XV de France: l'Angleterre, dernier obstacle vers le Grand Chelem
Le XV de France a l'occasion de renouer avec , samedi au Stade de France, où une victoire contre l'Angleterre, qui lui a peu réussi lors des deux dernières saisons, lui offrirait son dixième Grand Chelem, le premier titre de l'ère Fabien Galthié.
A un an et demi de la Coupe du monde à domicile, les Bleus, deuxièmes en 2020 puis en 2021, visent leur sixième sacre dans le Tournoi depuis l'élargissement à six nations en 2000 et leur premier depuis 2010.
Douze ans plus tard, les coéquipiers d'Antoine Dupont ne sont donc plus qu'à 80 minutes du Graal. Ils n'auront peut-être même pas besoin d'attendre 21h00 pour fêter ça avec leurs supporters si l’Écosse leur fait une fleur en s'imposant à Dublin devant l'Irlande (17h45), la dernière équipe à pouvoir priver les Bleus du titre.
Mais seul le Grand Chelem compte aux yeux des Français, qui en avaient fait leur objectif en début de campagne. "On est où on voulait être. Mais il faut rester être humble, rester à sa place, il y a un match à jouer. Nous avons tout fait pour être dans cette position", a rappelé le sélectionneur.
- Exploits -
Depuis l'arrivée de Galthié sur le banc français, ses protégés, désormais troisième nation mondiale au classement World Rugby, enchaînent les gros coups: premières victoires en dix ans à Cardiff (27-23 en février 2020) puis à Dublin (15-13 en février 2021); premier succès en Australie depuis 1990 (28-26 en juillet 2021); triomphe devant les All Blacks (40-25 en novembre 2021)... Il ne leur manque donc plus qu'un titre.
Cette fois, le boss final est anglais. Comme en 2004 ou en 2010. Sauf que le XV de la Rose, déjà écarté de la lutte pour la victoire finale, reste sur deux succès de rang face à ces Bleus-là: 22-19 après prolongation lors de la finale de la Coupe d'automne des nations en décembre 2020 puis 23-20 dans le Tournoi quelques mois plus tard.
Lors des neuf dernières confrontations franco-anglaises, une seule fois l'équipe en déplacement s'est imposée: en 2016, l'Angleterre l'avait emporté 31-21 à Paris. Depuis, les Bleus ont remporté leurs deux derniers matches à domicile contre cette même équipe d'Angleterre.
Face au XV de la Rose qui peut paraître bien fané après deux revers dans le Tournoi 2022 (20-17 contre l’Écosse, 32-15 face à l'Irlande), les Français ont tout à gagner.
- "Appris de nos erreurs" -
Mais les hommes d'Eddie Jones, portés par l'infatigable deuxième ligne Maro Itoje et le jeune ouvreur talentueux Marcus Smith, se sont mis en tête de gâcher la fête française.
Pour enterrer les espoirs tricolores, il leur faudra donc passer par le Stade de France, où les Bleus de Galthié n'ont perdu qu'une seule fois depuis la fin du Mondial-2019. C'était l'année dernière, contre l’Écosse (27-23), un match décisif pour le titre. Déjà.
"Maintenant nous avons disputé vingt-quatre matches ensemble, nous nous dirigeons vers notre vingt-cinquième, notre troisième Tournoi, avec beaucoup de vécu. Ces joueurs ont une expérience collective maintenant, ils ont grandi depuis deux ans", a promis Galthié.
"Nos défaites nous ont appris, nos deuxièmes places dans la compétition nous ont appris énormément", a ajouté l'ancien demi de mêlée, "Chelemard" en 1997, 1998 et 2002.
Pour ressusciter les joies passées et rejoindre au panthéon du rugby français leur sélectionneur mais aussi le manager Raphaël Ibanez et l'entraîneur des avants William Servat ou encore Émile Ntamack, Fabien Pelous, Olivier Magne, Guy Cambérabéro, Serge Blanco, Jacques Fouroux, Jean-Pierre Rives, Mathieu Bastareaud, Jo Maso, Abdelatif Benazzi, Pierre Berbizier... les Bleus de 2022 savent ce qu'ils ont à faire.
Outre le Grand Chelem, les Français peuvent grimper au deuxième rang mondial, le meilleur classement de leur histoire. A un an et demi du Mondial-2023 à domicile, ce serait bienvenu.
(V.Castillon--LPdF)