Tournoi: l'Italie au 7e ciel après avoir foudroyé le tenant gallois
Un essai de l'ailier Edoardo Padovani pour concrétiser une chevauchée fantastique de l'arrière Ange Capuozzo et mettre un terme à une humiliante attente: l'Italie a battu sur le fil le pays de Galles (22-21) pour remporter sa première victoire depuis 2015 dans le Tournoi des Six nations.
Ce succès obtenu sur le terrain du tenant lors de l'ultime journée de l'édition 2022, est aussi inattendu que bienvenu pour faire taire la petite musique qui commençait à devenir entêtante après 36 défaites encaissées depuis cette lointaine victoire en Ecosse le 28 février 2015: l'Italie n'a pas le niveau pour le tournoi des Six nations.
Les "Azzurri" en ont pleuré de joie après la transformation de l'ouvreur Paolo Garbisi, auteur de la moitié des points de son équipe, qui leur a permis de coiffer au poteau les champions 2021, dépités. Et Capuozzo, après ses deux essais contre l'Ecosse lors de la 4ème journée, a fêté sa deuxième cape (sa première comme titulaire) d'une course de 50 mètres susceptible d'ouvrir un nouveau chapitre pour la jeune génération.
"Je suis très fier des garçons ce soir. (...) On a travaillé dur. Cela a été un travail d’équipe, je félicite vraiment tout le monde", pouvait se réjouir Kieran Crowley, le sélectionneur de l'Italie, après le match. "Notre philosophie était de prendre chaque point. D’autres équipes prennent des décisions différentes sur les pénalités. Nous, on a avait décidé de prendre les pénalités, et cela s’est bien passé", a ajouté Crowley.
Devant au score pendant 48 minutes, grâce à la botte de Garbisi, mais aussi de Padovani (6 points), les Italiens avaient vu les Gallois leur passer devant sur un magnifique essai de Josh Adams, qui transperçait la défense italienne épuisée après une course transversale pour trouver un intervalle sur les 22 mètres adverses et foncer jusqu'à l'essai (21-15, 68e).
Quatre minutes plus tard, un essai en force, celui du bonus offensif, avait été refusé au pilier Wyn Jones (72e)après recours à l'arbitrage vidéo.
On ne donnait plus très cher à ce moment-là des chances des Italiens vaillant et appliqués pendant plus d'une heure, mais qui semblaient ne plus avoir les ressources pour forcer leur destin. Surtout qu'ils venaient, pour la première fois, de perdre un lancer en touche dans les 22 m gallois...
- Adams donne son trophée à Capuozzo -
La chance semblait passée et la perspective d'un point de bonus défensif, qui aurait été le premier depuis 2018, faisait déjà figure d'encouragement, après trois années de zéro pointé.
Mais le futur Toulousain Ange Capuozzo en a décidé autrement.
Sur un coup de pied gallois, alors qu'il restait 2 minutes à jouer, Padovani a transmis à Capuozzo qui s'est envolé sur l'aile droite, a placé un cadrage-débordement et joué parfaitement le deux-contre-un avec Padovani, qui avait réussi à le suivre, pour un essai derrière les poteaux.
Josh Adams, qui avait été désigné quelques secondes plus tôt, "joueur du match", est allé donner très sportivement le trophée à Capuozzo.
Si le pays de Galles a été extrêmement décevant et notamment très brouillon dans ses passes quand il a eu des situations favorables, il faut souligner le panache des Italiens.
Josh Adams avait déjà été contraint de réaliser un placage de la dernière chance à quelques mètres de la ligne pour empêcher l'autre feu-follet italien, Monty Ioane, d'aplatir à la 46e minute, alors que le score était de 12-7 pour les visiteurs.
Onze minutes plus tard, alors que le XV du poireau avait pris la main avec un essai en force de Dewi Lake (14-12, 51e), une relance depuis leur propre en-but, déjà allumée par Capuozzo, avait permis aux Italiens d'obtenir une pénalité devant les poteaux adverses et de virer à nouveau en tête (15-14, 57e).
Plus consistant dans leur jeu au pied, qui avait été un gros point faible tout le tournoi, et plus présents à la libération des ballons, les Italiens ont largement mérité ce succès qui va mettre les Gallois face à des choix difficiles vis-à-vis de leur garde vieillissante.
(C.Fontaine--LPdF)