Le Pays De France - Mort Martin Aramburu: une femme mise en examen pour complicité d'assassinat, deux militants d'extrême droite recherchés

Paris -
Mort Martin Aramburu: une femme mise en examen pour complicité d'assassinat, deux militants d'extrême droite recherchés
Mort Martin Aramburu: une femme mise en examen pour complicité d'assassinat, deux militants d'extrême droite recherchés

Mort Martin Aramburu: une femme mise en examen pour complicité d'assassinat, deux militants d'extrême droite recherchés

Une jeune femme soupçonnée d'avoir participé à l'homicide de l'ex-rugbyman Federico Martin Aramburu samedi à Paris a été mise en examen mardi pour "complicité d'assassinat" et placée en détention provisoire, deux autres suspects, des militants d'extrême droite, étant toujours recherchés.

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La jeune femme, âgée de 24 ans, aurait conduit la voiture depuis laquelle deux hommes auraient tiré sur l'ancien international argentin sur un boulevard du VIe arrondissement, vers 06H00 du matin samedi, selon une source proche de l'enquête.

Interpellée samedi en fin de journée et placée en garde à vue, elle a été présentée mardi à un juge d'instruction du tribunal judiciaire de Paris qui l'a mise en examen pour "complicité d'assassinat et "refus de remettre la convention de déchiffrement d'un moyen de cryptologie", a indiqué à l'AFP une source judiciaire.

La jeune femme a refusé de donner aux enquêteurs les codes leur permettant d'accéder à son téléphone ou son matériel informatique.

Elle a été placée en détention provisoire par un juge des libertés et de la détention.

"J'appelle les médias à faire preuve de retenue et de pudeur concernant cette jeune femme qui est présumée innocente", a réagi auprès de l'AFP son avocat Me Florian Lastelle, sans autre commentaire.

Les deux hommes, âgés d'une trentaine d'années, étaient, eux, toujours recherchés mardi en fin de journée, selon deux sources proches du dossier.

Federico Martin Aramburu, ex-international argentin de rugby de 42 ans, a été tué par balles après une altercation dans un bar de Saint-Germain-des-Prés.

Après un "différend" au bar Le Mabillon, deux groupes ont été séparés par des videurs, selon une source policière, mais les suspects "sont revenus peu après avec un véhicule et ont tiré des coups de feu".

"Plusieurs impacts" de balles ont été relevés, a ajouté une source proche de l'enquête et l'ancien joueur est mort sur place des suites de ses blessures.

Selon les premiers éléments, deux hommes auraient tiré des coups de feu. Tous deux sont des militants d'extrême droite. La femme qui conduisait le véhicule était proche de l'un d'eux.

Le parquet a ouvert samedi une enquête de flagrance pour assassinat, puis une information judiciaire mardi, confiée à la brigade criminelle.

- "Cauchemar absolu" -

Un ancien joueur du Biarritz Olympique, présent sur place et qui souhaitait rester anonyme, avait expliqué à l'AFP que, en compagnie de Federico Martin Aramburu, ils étaient en train de prendre un "dernier burger".

"Il y a eu une altercation comme il peut y en avoir en fin de soirée. Ça s'est arrangé mais les hommes sont revenus et ont visé Aramburu qui a pris trois balles", dit-il.

Federico Martin Aramburu, né en 1980, ancien centre ou ailier de Biarritz (2004-2006), Perpignan (2006-2008) ou Dax (2008-2010), comptait 22 sélections avec l'Argentine.

L'ancien trois-quart avait notamment été titulaire lors du match pour la 3e place de la Coupe du monde 2007, remportée par les Argentins face aux Bleus (34-17), rencontre au cours de laquelle il avait inscrit un essai.

Depuis sa retraite sportive, il vivait à Biarritz et travaillait pour une entreprise de tourisme.

Le milieu du rugby lui a rendu de nombreux hommages.

Par la voix de leur avocat Me Yann Le Bras, ses proches ont appelé à laisser la police travailler sereinement.

"Pour la famille et ses nombreux amis, ce 19 mars à tourné au cauchemar absolu. Ce crime odieux et son décès laissent chacun d'eux et au-delà tout le monde du rugby abasourdi dans une douleur indicible", avait-il écrit dans un message envoyé à l'AFP dimanche.

(Y.Rousseau--LPdF)