Mondial-2002: incroyable, l'Italie rate encore le Mondial!
Le Qatar va rester un mirage pour l'Italie: malgré son sacre à l'Euro et quatre étoiles de championne du monde sur le maillot, la Nazionale ratera la Coupe du monde pour la deuxième fois de suite, du jamais vu, après sa défaite surprise contre la Macédoine du nord (0-1) jeudi à Palerme.
Les Azzurri, incapables de marquer malgré une avalanche d'occasions (32 tirs), ont été crucifiés dans le temps additionnel par l'attaquant macédonien Aleksandar Trajkovski (90+2e), un ex-joueur de... Palerme.
La Macédoine, globalement inoffensive pendant 90 minutes, a gagné le droit d'aller en finale de barrage au Portugal pour tenter un nouvel exploit: aller pour la première fois de son histoire à la Coupe du monde.
Très loin de sa légèreté de l'été dernier, quand elle avait séduit l'Europe et triomphé de l'Angleterre à Wembley, la Nazionale de Roberto Mancini a buté pendant 95 minutes sur la courageuse équipe macédonienne.
Voilà l'Italie revenue quatre ans en arrière, au creux de la vague où l'avait laissée la défaite, en barrages aller/retour, contre la Suède (0-1, 0-0), privée de Coupe de monde en 2018 pour la première fois depuis 60 ans.
Cette "apocalypse" qui a longtemps hanté le football italien, et que les "Nuits magiques" de Wembley semblaient enfin avoir chassée, aura sans doute pesé dans les têtes italiennes, qui ont joué trop "petit bras" comme le redoutait mercredi le capitaine Giorgio Chiellini, entré en fin de match et qui n'aura plus l'occasion de jouer de Coupe de monde.
- Trop de frénésie -
Pour tenter d'alléger la pression, l'Italie avait pourtant mis le cap au sud, en quête de la chaleur de la Sicile et du public de Palerme, et avait obtenu une dérogation pour pouvoir jouer devant un stade plein (33.000 spectateurs), une première en Italie depuis le début de la pandémie de coronavirus il y a deux ans.
Mais c'est finalement la petite colonie de quelques centaines de supporters de Macédoine qui a fait la fête au coup de sifflet final, tout là-haut dans les tribunes.
Les tifosi n'ont pourtant pas épargné leur soutien mais des hurlements de déception ont conclu chacune des incursions des Italiens.
Il y avait chez ces Azzurri sous pression, rattrapés pas leurs fantômes de 2017, beaucoup d'envie mais aussi trop de frénésie.
Ils ont forcé trop de frappes, comme Marco Verratti au-dessus (25e) imité par Niolo Barella à côté (28e), quand ils n'ont pas buté sur la compacte défense macédonienne comme Ciro Immobile (20e, 38e) ou sur le gardien comme Lorenzo Insigne (33e).
- Donnarumma devra attendre -
La plus grosse occasion italienne de la première période a été pour Domenico Berardi, en jambes sur le côté droit, mais qui n'a pas suffisamment appuyé sa frappe devant le but vide, après une relance totalement ratée du gardien Stole Dimitrievski (29e)!
Trop heureux de voir arriver la mi-temps sur ce 0-0, la Macédoine, globalement inoffensive, a même pris peu à peu confiance: Alessandro Florenzi a dû revenir à toutes jambes sur Darko Churlinov qui filait au but (39e) et Gianluigi Donnarumma s'est bien couché sur la première frappe macédonienne du match, signée Aleksandar Trajkovski (45e).
Comme rattrapée par ce "petit bras" que redoutait la veille Chiellini, l'Italie a tenté de nouveau par tous les moyens après la pause, avec un Verratti actif à la manoeuvre mais un Berardi si maladroit: il a cadré sans danger (53e) puis raté la cible d'un rien (54e), tiré au-dessus en bonne position (58e) puis a été contré à cinq mètres de la ligne (63e). Quand ça ne veut pas...
Les remplaçants - Giacomo Raspadori entré à la place d'un Insigne transparent, Lorenzo Pellegrini et Joao Pedro - n'ont pas fait mieux, voyant toujours un pied repousser leur frappe.
Et alors que Roberto Mancini a lancé Chiellini dans le bain pour lancer l'assaut final, c'est la Macédoine qui a frappé. Donnarumma n'a rien pu cette fois-ci. Le gardien du Paris-SG devra encore attendre pour découvrir le plaisir de jouer un match de Coupe du monde.
(H.Duplantier--LPdF)