En piste avec Quartararo: "On n'a plus beaucoup de points forts" avec Yamaha
Devenu l'an dernier le premier Français champion du monde en MotoGP, Fabio Quartararo raconte sa saison à l'AFP: après trois courses, il évoque les difficultés de Yamaha, une moto qui n'a "plus beaucoup de points forts", et son futur avec la firme japonaise.
Cinquième après trois courses, avant le Grand Prix des Amériques aux Etats-Unis dimanche, Quartararo dresse un premier bilan: "Au Qatar (9e) on a eu des difficultés tout le week-end, c'était clair qu'on n'allait rien faire de spectaculaire. En Indonésie, le week-end s'est très très bien passé (2e). Ensuite, en Argentine c'était un petit peu bizarre (8e)".
"Tout le week-end s'est bien passé, on était très rapide, mais en course on a eu un manque de grip (adhérence, NDLR) les trois premiers tours et après on était bloqué derrière, je n'arrivais pas à faire mon rythme, je devais conduire d'une façon différente et ça s'est terminé avec un résultat pas très bon".
Un week-end symptomatique des difficultés de la Yamaha du Français de 22 ans: "avec la Yamaha on a un style totalement différent des autres motos, et dès qu'on se retrouve derrière, on a plus de difficultés, on a du mal".
"Souvent l'année dernière, j'ai gagné mes courses en partant premier et tout seul. Quand on est seul et qu'on peut dérouler son style de pilotage, on peut aller très vite, mais quand on est bloqué derrière, on peut aller très doucement".
- "Je pousse énormément Yamaha" -
En cause, un "déficit de vitesse" criant en ligne droite. Un défaut qui ne peut plus être excusé par la technologie moteur utilisée par Yamaha, selon "Quarta".
"Avant il y avait toujours l'excuse de dire que les V4 (disposition des cylindres en forme de "V", utilisé par Ducati, Honda, KTM et Aprilia) allaient plus vite que les 4 cylindres en ligne (choisi par Yamaha et Suzuki), mais au Qatar, ceux qui ont fait la plus grosse vitesse de pointe, c'était Suzuki, donc il va falloir trouver une solution pour améliorer ça".
S'il pense que Suzuki a "mieux travaillé (...) pendant le développement du moteur", le jeune champion en appelle à son équipe pour rectifier le tir: "je pousse énormément Yamaha pour avoir des évolutions, pour essayer d'être au niveau des autres, parce que là on est un petit peu en arrière".
"On n'a plus beaucoup de points forts, parce que les motos ont énormément évolué par rapport à l'année dernière, et nous on a stagné. Je pense que le freinage est un de mes points forts personnels, et que la moto arrive à m'aider, et on va dire aussi la stabilité", continue-t-il.
- "En temps voulu" -
Pour lui, il n'y a plus de chasse gardée sur des tracés estampillés "circuits Yamaha": "Avant la moto pouvait tourner énormément, avec beaucoup de stabilité. Quand il y avait beaucoup de virages on disait que c'était un circuit Yamaha, mais en ce moment toutes les motos tournent bien et toutes ont beaucoup de puissance".
Cinquième du général, il est néanmoins devant Joan Mir (Suzuki), Francesco Bagnaia (Ducati) ou Marc Marquez (Honda), autres favoris désignés.
"Oui c'est intéressant de voir que même si on a qu'une seule bonne course sur trois, on n'est qu'à dix points du premier (Alex Espargaro/Aprilia). Ensuite on va arriver en Europe, ce sera des circuits un petit peu plus pour nous, donc il va falloir rester concentré, ne pas trop penser à ce déficit de vitesse".
Et si Yamaha ne lui fournit pas la moto pour jouer le titre, ira-t-il voir ailleurs à la fin de son contrat cette saison? Le néo-champion ne ferme aucune porte même s'il "ne pense pas à ça pour l'instant".
"Je pense au présent, essayer de faire de mon mieux sur cette course, sur la prochaine. Sur mon futur, j'ai mon agent (Eric Mahé, NDLR), une personne de confiance, et on aura une discussion en temps voulu".
Quand? "Je n'ai pas de délai, ce sera quand je me sentirai prêt, quand j'aurai l'envie de faire un choix je parlerai avec mon agent".
(A.Monet--LPdF)