Le Pays De France - Coupable de faillite frauduleuse, Boris Becker risque la prison

Paris -
Coupable de faillite frauduleuse, Boris Becker risque la prison
Coupable de faillite frauduleuse, Boris Becker risque la prison

Coupable de faillite frauduleuse, Boris Becker risque la prison

Boris Becker, ex-gloire du tennis allemand à la retraite mouvementée, risque désormais la prison après avoir été déclaré coupable vendredi à Londres de quatre chefs d'accusations liés à sa faillite personnelle.

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L'audience pour déterminer la peine qui doit lui être infligée a été fixée au 29 avril. Il risque sept ans de prison pour chacune des quatre infractions.

Déclaré en faillite personnelle en juin 2017 à Londres, le sextuple vainqueur de tournois du Grand Chelem, âgé de 54 ans, est accusé de ne pas avoir respecté ses obligations de divulgation d'informations, notamment bancaires.

Sur les 24 chefs d'inculpation le visant, un jury de la Southwark Crown Court de Londres l'a déclaré vendredi coupable de retrait de biens, de deux chefs de non-divulgation de biens et dissimulation de dette.

Il a notamment été déclaré coupable d'avoir transféré des centaines de milliers de livres sterling d'un compte professionnel sur d'autres comptes, notamment de ses ex-épouses, de ne pas avoir déclaré une propriété en Allemagne et d'avoir caché un emprunt de 825.000 euros et des parts dans une société.

- Trophées disparus -

Boris Becker, qui contestait l'intégralité des poursuites, a été acquitté du reste des poursuites, y compris de celles qui concernaient la non-remise de ses trophées.

Il avait assuré à l'audience qu'il ignorait où ceux-ci se trouvent sans quoi il les remettrait.

Parmi les neuf distinctions sur lesquelles les créanciers auraient aimé mettre la main figurent deux de ses trois coupes remportées à Wimbledon, deux trophées de l'Open d'Australie et sa médaille d'or aux JO de 1992.

L'ancien numéro 1 mondial, qui vit au Royaume-Uni depuis 2012, a indiqué lors du procès débuté le 21 mars avoir encore en sa possession "beaucoup" de récompenses et de souvenirs amassés en 15 ans sur le circuit, mais certains ont disparu.

Il avait déjà vendu aux enchères une partie de ses récompenses pour 700.000 livres (840.000 euros) afin d'éponger une partie de ses dettes.

- 50 millions de dettes -

A l'époque de sa banqueroute, les dettes du joueur étaient estimées jusqu'à 50 millions de livres.

Boris Becker est devenu une superstar dans son pays, en devenant le premier Allemand à remporter un tournoi du Grand Chelem sur le gazon de Wimbledon en 1985, à 17 ans seulement.

Malgré une dépendance aux somnifères pour lutter contre le stress, il devient six ans plus tard numéro un mondial, en remportant le premier de ses deux titres à l'Open d'Australie, en battant en finale Ivan Lendl.

Quelques semaines plus tard, à seulement 23 ans, il prend pourtant la décision d'annoncer sa retraite après la finale de Wimbledon 1991, en cas de victoire seulement, parce qu'il en a "assez d'une existence dans laquelle tout ce qu'(il) faisait était taper dans une balle". Mais il perd contre son compatriote Michael Stich.

A partir de 1993, il a maille à partir avec le fisc allemand, et perd deux ans plus tard sa dernière finale à Wimbledon face à Pete Sampras en 1995.

Il remporte son dernier titre du Grand Chelem à l'Open d'Australie en 1996 avant de mettre fin trois ans plus tard à sa carrière, auréolé d'un palmarès riche de 49 titres, mais en-deçà de son potentiel.

Toujours dans le milieu du tennis, il deviendra commentateur à la télévision et sera l'entraîneur de Novak Djokovic de 2013 à 2016, aidant le Serbe à s'imposer face à la domination de Roger Federer et Rafael Nadal.

Acculé par la justice britannique, il tente en 2018 un ultime coup de poker, affirmant avoir été nommé par le président de la Centrafrique "attaché" auprès de l'Union européenne pour les affaires culturelles, sportives et humanitaires de ce pays.

Son avocat avait argué que son rôle lui accordait une immunité diplomatique l'empêchant d'être poursuivi pour le paiement d'autres dettes, avant de renoncer à cette revendication.

(E.Beaufort--LPdF)