F1: opportuniste, Norris décroche le Graal au Grand Prix de Miami
Le Britannique Lando Norris (McLaren) a parfaitement exploité un incident de course pour s'envoler vers sa première victoire en Formule 1 au nez et à la barbe du triple champion du monde Max Verstappen (Red Bull), dimanche lors d'un Grand Prix de Miami animé.
En tête à la mi-course après les changements de pneus de tous ses principaux concurrents, le pilote de 24 ans a bénéficié du déploiement de la voiture de sécurité après un accrochage entre le Danois Kevin Magnussen (Haas) et l'Américain Logan Sargeant (Williams) pour passer aux stands et garder la tête de la course.
Lorsque la voiture de sécurité s'est effacée pour relancer le Grand Prix, il a résisté à Verstappen avant de s'échapper et de planer vers la victoire, à l'image de son saut digne d'une rock star au milieu des membres de son équipe, qui l'ont ensuite porté en triomphe juste après sa descente de voiture.
Norris, qui a hurlé sa joie dans la radio après avoir passé le drapeau à damiers, est ensuite apparu très ému sur le podium où il a écouté son hymne national, "God save the King", les yeux fermés et la tête dressée vers le ciel.
"Il était temps ! J'ai enfin réussi à le faire. Je suis tellement heureux pour mon équipe, je leur ai finalement apporté une victoire. Cela a été une longue journée, une course difficile, mais je suis enfin tout en haut, je suis ravi", a déclaré le pilote McLaren à la fin de la course.
Ce succès plutôt inattendu dimanche, puisque Norris s'était élancé en cinquième position, loin de la pole position de Verstappen, intervient en effet tardivement pour le talentueux Britannique, qui avait obtenu 15 podiums mais a dû attendre son 110e Grand Prix pour décrocher sa première victoire.
- Verstappen à la peine -
Derrière lui, Verstappen a terminé à plus de sept secondes et n'a jamais semblé à l'aise durant le week-end, malgré sa victoire lors du sprint et son meilleur temps en qualifications samedi.
Après être parti en tête, le Néerlandais n'a pas réussi à créer un gros écart avec ses poursuivants, notamment le Monégasque Charles Leclerc (Ferrari) et Oscar Piastri (McLaren). L'Australien, auteur d'un superbe départ, a longtemps été deuxième derrière Verstappen, avant de rétrograder notamment après un petit accrochage avec l'Espagnol Carlos Sainz (Ferrari) qui a abîmé son aileron avant.
Le triple champion du monde s'est fait une frayeur au 22e tour lorsqu'il a fait un tout droit au virage 15 et arraché un poteau en plastique. Les commissaires ont alors décidé de mettre en place une voiture de sécurité virtuelle pour déblayer la piste des débris en plastique.
"Je n'arrive pas à faire tourner la voiture, c'est un désastre", a-t-il ensuite déclaré à son ingénieur au 39e tour, alors que Norris le distançait irrémédiablement.
"Des fois vous gagnez, des fois vous perdez. C'est la course... Aujourd'hui c'était compliqué. Je suis très heureux pour Lando (Norris), cela faisait longtemps qu'il attendait cela et cela ne sera certainement pas sa dernière victoire. Il mérite clairement sa victoire aujourd'hui", a-t-il reconnu.
Derrière ce duo, Leclerc, malgré un départ manqué, a réalisé une course solide, terminant à seulement deux secondes de Verstappen, et permis à Ferrari de retrouver le podium.
Sainz, qui avait pris la quatrième place devant l'autre Red Bull de Sergio Pérez, a écopé après la course d'une pénalité de cinq secondes pour l'accrochage avec Piastri et recule d'un rang au profit du Mexicain, alors que le septuple champion du monde britannique Lewis Hamilton (Mercedes) a fini sixième.
- Trump présent -
Au classement du championnat du monde, Verstappen, qui avait remporté quatre des cinq premiers Grands Prix cette saison, caracole tout de même en tête avec 136 points, soit respectivement 33 et 38 longueurs d'avance sur Pérez et Leclerc. Grâce à sa victoire, Norris remonte au quatrième rang avec 83 unités au compteur, le même total que Sainz, vainqueur en Australie après l'abandon de Verstappen.
La troisième édition du Grand Prix de Miami a encore une fois été un grand show à l'américaine avec la présence de nombreuses stars et aussi celle de l'ancien président américain Donald Trump, candidat à la prochaine élection présidentielle de novembre.
Le milliardaire s'est d'abord invité sur la grille de départ à l'occasion de l'hymne chanté par Marc Anthony où il a été acclamé par le public. Trump, avec une casquette rouge "Make America great again" vissée sur la tête, a ensuite été féliciter Norris pour sa victoire.
(A.Renaud--LPdF)