JO-2024: la flamme olympique dans le Vieux-Port de Marseille, pour son arrivée en France
Après une grandiose parade maritime, la flamme olympique a fait son entrée en majesté dans le Vieux-Port de Marseille mercredi soir à bord du trois-mâts Belem, d'où elle débarquera sur le sol français, à 79 jours de l'ouverture des Jeux de Paris-2024 le 26 juillet.
Le Belem, parti de Grèce il y a douze jours, a rejoint à 19h05 (17h05 GMT) le Vieux-Port, cette calanque du Lacydon où les Grecs fondèrent Massalia, il y a 2.600 ans, et où l'attendaient 150.000 personnes.
A la proue du navire, la torche olympique était brandie par Florent Manaudou, champion olympique de natation en 2012 à Londres, sous les applaudissements de la foule.
En présence du président Emmanuel Macron, reçu par quelques sifflets, le Belem a été accueilli par une Marseillaise, par un feu d'artifice de "confettis recyclés biodégradables", par le survol des avions de la patrouille de France, qui ont dessiné les anneaux olympiques dans le ciel, et par les incontournables "tifos", ces impressionnantes bannières des supporters du bien nommé Olympique de Marseille.
Sur la muraille du fort Saint-Jean, la plus gigantesque banderole, de 150 m de long, signée MASSALIA, faisait honneur aux origines grecques de la cité phocéenne, avec le visage de Gyptis, cette jeune femme d'une tribu locale dont serait tombé amoureux Protis, marin grec débarqué en 600 av. JC.
"L'arrivée de la flamme à Marseille, c'est très symbolique, cette cité phocéenne fondée par les Grecs est un symbole de notre amitié", avait témoigné dans la journée auprès de l'AFP l'ambassadeur de Grèce en France, Dimitrios Zevelakis, rappelant que dès l'Antiquité les Jeux étaient "une chance pour la paix".
Parti du nord de la ville, avec une escorte d'un millier de navires, le Belem avait auparavant paradé toute la journée face à la ville jusqu'au sud, de l'Estaque aux Goudes, via notamment les plages des Catalans et du Prado.
A bord du trois-mâts, les jeunes équipiers du navire étaient aux premières loges du spectacle: "C'est de la folie", s'est exclamé Yassine Nassah, 19 ans, étudiant en comptabilité originaire de Marseille, à l'AFP.
Sur le Vieux-Port, où le chaudron olympique sera allumé pour la première fois à 19h45 (17h45 GMT), la foule n'avait cessé de gonfler au cours de la journée, sous la surveillance d'un important dispositif de sécurité, très supérieur à celui déployé en septembre 2023 pour la visite du pape François.
Vers 19h40 (17h40 GMT), la flamme olympique débarquera du Belem, toujours dans les mains de Florent Manaudou. Premier porteur de la torche sur le sol français, il descendra sur un ponton en forme de piste d'athlétisme, une image diffusée en mondovision.
Puis le chaudron olympique sera allumé, Quai de la Fraternité. Mais le suspense persiste autour de l'identité de celui qui sera chargé de cette mission.
"Il faut que ce soit Zidane, c'est le symbole de Marseille, si c'est lui tout le monde sautera de joie", assurait mercredi matin auprès de l'AFP Jessy Pedrajas, ouvrier de 21 ans, venu d'Istres (Bouches-du-Rhône) avec sa compagne, en évoquant la star du football français, né dans la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville.
Installé aux premières loges dès 08h00, avec glacière et chaises pliantes, le couple attend depuis des heures "pour la flamme et pour le concert", des rappeurs marseillais Soprano et Alonzo.
Un Soprano qui était fier de chanter à cette grande fête: "C'est un super message que nous deux on soit là, enfants des quartiers Nord de Marseille (les plus pauvres de la ville, NDLR), à faire le Vieux-Port, après tout ce qu'on a traversé", a commenté le musicien, une de personnalités préférées des jeunes en France, auprès de l'AFP.
"C'est une ville cosmopolite et que la flamme vienne ici c'est un peu logique tu vois, parce que c'est ici qu'on voit la somme de toute la Méditerranée, de toute l'Europe", a ajouté +Sopra+.
"Regardez le monde sur ce port, c'est magique", s'émerveille de son côté Marie-Josée Perec, triple championne olympique d'athlétisme.
"Ca donne la chair de poule. Je me suis dit +mais c'est pas toi qui va faire les Jeux, c'est les autres+. Et on les envie, on se dit qu'ils vont vivre un truc de dingo, plus grand que tout ce que j'ai vécu parce que c'est à la maison, a-t-elle ajouté.
Mais l'arrivée de la flamme ne faisait pas que des heureux mercredi. Un millier de personnes ont ainsi manifesté, pour dénoncer des "JO de riches", aux conséquences environnementales graves, et demander l'exclusion d'Israël des Jeux, comme l'avait été le régime d'apartheid de l'Afrique du Sud.
(F.Moulin--LPdF)