L1: à Lens, un point pour l'Europe et la fin heureuse d'une saison inégale
Après un démarrage catastrophique, une montée en puissance remarquable, puis un essoufflement net, Lens a l'occasion de terminer en beauté cette saison par une qualification européenne, à condition de prendre au moins un point contre Montpellier dimanche (21h00).
Un point, c'est tout. Sixième avec cinquante points, soit le même total que Lyon (septième), Lens n'a besoin que d'un match nul pour valider sa qualification pour une compétition continentale la saison prochaine.
Ce sera la Ligue Europa ou bien la Ligue Europa Conférence, selon les résultats de l'OL face à Strasbourg puis contre le Paris Saint-Germain en finale de la Coupe de France.
Tout cela n'est possible que grâce à la défaite de Marseille (47 points) à Reims en milieu de semaine, qui a soulagé les Sang et Or. "C'est bien d'avoir notre destin entre nos mains et de ne regarder que notre match", se réjouit l'entraîneur Franck Haise, tandis que le milieu de terrain Nampalys Mendy affirme que "ç'a été de l'énergie, une motivation en plus" pour le groupe.
L'occasion est donc belle pour le club de l'Artois - qui jouera probablement sans son gardien et capitaine Brice Samba, blessé - de finir sa saison faite de montagnes russes en beauté, face aux Héraultais, coincés pour de bon dans le milieu du classement (douzièmes).
- "On peut être assez fier" -
"Évidemment qu'après la saison qu'on a vécue, dans ses grands moments et dans ses moments difficiles, de jouer une place européenne à la dernière journée, c'est une très grande satisfaction, commente Franck Haise. Mais elle ne sera magnifique que s'il y a une récompense. Je crois qu'on peut être assez fier de ce qu'on a réalisé, malgré les moments difficiles."
Au premier rang de ceux-ci, il y a eu le démarrage terrible en championnat, ponctué par quatre défaites et un match nul lors des cinq premières rencontres, qui l'ont d'emblée positionné en queue de classement. On pouvait alors craindre que les Lensois ne parviennent définitivement pas à tourner la page de la saison extraordinaire qu'ils venaient de conclure à la deuxième place de la Ligue 1.
Puis il y eu le déclic à Séville, lors d'une soirée européenne achevée par un match nul (1-1) au Stade Sanchez-Pizjuan. Nullement éblouis par les projecteurs de la Ligue des champions, que nombre d'entre eux ont découvert cette saison, les Lensois ont retrouvé leurs valeurs, se lançant enfin.
Troisième d'un groupe relevé où figuraient Arsenal (premier), le PSV Eindhoven (deuxième) et le Séville FC (quatrième), le club du bassin minier (troisième) a eu un parcours honorable.
"La plupart des gens dans l'équipe étaient novice, n'avaient pas l'habitude de vivre ce genre de saison avec plusieurs matches, des matches de coupe d'Europe, de championnat, il fallait enchaîner, être performant tout le temps, ce n'était pas évident", rappelle Mendy.
- Fribourg, le coup dur -
Exaltés par leur joli parcours en C1, marqué par un exploit au Stade Bollaert contre Arsenal (2-1), les Artésiens redeviennent alors une machine à gagner jusqu'à remonter dans les hautes sphères de la Ligue 1.
Puis vient le coup, davantage moral que physique, porté par Fribourg, qui, un soir de février, élimine Lens (3-2) lors d'un barrage d'accession à la Ligue Europa alors même que le RCL menait 2 à 0 à la pause.
Depuis, Lens n'a pris que quatorze points en onze rencontres de championnat (33 points possibles), perdant en chemin son habituelle solidité défensive dans le sillage de performances individuelles en baisse.
Mais le club a su rester mobilisé, selon Nampalys Mendy: "Ce qui fait qu'on peut rêver d'une place européenne, c'est l'état d'esprit de l'équipe. Tout le monde était impliqué, malgré la difficulté mentale. On a gardé notre objectif."
Alors cette place en Europe, à un échelon certes inférieur à celui de la prestigieuse Ligue des champions, serait célébrée dans la joie à Bollaert.
Avant le match de dimanche, l'heure sera toutefois au recueillement avec une minute d'applaudissements en hommage aux deux agents pénitentiaires tués mardi dans l'attaque d'un fourgon cellulaire à Incarville (Eure). L'une des deux victimes supportait le RC Lens.
(V.Blanchet--LPdF)