Le Pays De France - Tour d'Italie: même sans le vouloir, c'est Pogacar qui gagne

Paris -
Tour d'Italie: même sans le vouloir, c'est Pogacar qui gagne
Tour d'Italie: même sans le vouloir, c'est Pogacar qui gagne / Photo: © AFP

Tour d'Italie: même sans le vouloir, c'est Pogacar qui gagne

Il ne visait même pas la victoire, mais à la fin c'est encore lui qui gagne: Tadej Pogacar a raflé mardi sa cinquième étape dans le Tour d'Italie 2024 en s'imposant à San Cristina Val Gardena au terme d'une journée mouvementée.

Taille du texte:

En franchissant la ligne, en manches courtes malgré le froid et la pluie battante, le Slovène a compté ses victoires une par une sur ses doigts avant de lever le bras droit, montrant sa main pleine.

Reçu cinq sur cinq, le leader d'UAE, à l'image d'un Eddy Merckx, ne laisse que des miettes, devenant le premier coureur depuis Mark Cavendish en 2013 à gagner cinq étapes sur une même édition du Giro.

Au classement général, le gouffre s'élargit encore. Il compte désormais 7 min 18 sec d'avance sur le Colombien Daniel Martinez, troisième de l'étape à seize secondes.

Le Britannique Geraint Thomas est le perdant du jour en craquant dans le dernier mur pour reculer à la troisième place, à 7:40 du cannibale slovène. Romain Bardet a souffert aussi mais a finalement limité la casse et reste septième.

Et dire que Pogacar ne visait même pas la gagne mardi !

"L'objectif était de rester tranquille et en sécurité", a-t-il dit. Mais les circonstances lui ont finalement offert sur un plateau un 75e succès qu'il était trop tentant d'ignorer.

Premier concours de circonstances: la météo qui a semé la zizanie entre organisateurs, déterminés à maintenir la course malgré la neige dans le premier col, et les coureurs, brandissant la menace d'une grève si l'ascension du Giogo di Santa Maria était maintenue au programme.

Après quelques heures de grande confusion, les coureurs ont eu gain de cause. Le départ de l'étape n'était plus donné dans la station de ski de Livigno mais dans la vallée, en rase campagne devant une station-service.

- Alaphilippe "immense champion" -

Et la distance a été ramenée de 206 à 118 km pour déboucher sur une sorte de course de côte dont raffole Pogacar qui, en plus, adore les conditions hivernales.

L'équipe Movistar a ensuite donné un sacré coup de main au Slovène en roulant, au grand étonnement du peloton, derrière l'échappée emmenée par un Julian Alaphilippe survolté.

Le Français, parti une nouvelle fois avec son nouveau copain Mirko Maestri qui l'avait déjà accompagné lors de sa victoire d'étape jeudi, n'a rendu les armes qu'à deux kilomètres de l'arrivée, au pied du terrible mur final, après un dernier relais pour son jeune compatriote Ewen Costiou.

"Il n'était pas obligé de faire ça, c'est un immense champion", a commenté Costiou, 21 ans, 9e finalement d'une "journée dantesque", avant de monter dans le bus de son équipe Arkéa-B&B Hotels avec une couverture de survie sur les épaules.

"On voulait laisser une chance à l'échappée mais Movistar a contrôlé l'écart. Dans les deux derniers kilomètres, Rafal (Majka, son coéquipier) en a eu marre et on a commencé à appuyer sur les pédales", a expliqué Pogacar qui a placé son attaque, sans même se lever de sa salle, à 1,3 km du but.

Il a successivement repris Christian Scaroni, Ewen Costiou et, en dernier, Giulio Pellizzari. "Je pensais en fait que Pellizzari allait gagner mais bon, il était juste devant moi", a souligné, presque sur le ton de l'excuse, l'ogre slovène qui a finalement avalé le jeune espoir italien.

Pour le réconforter, il a enlevé et offert, tel un footballeur, son maillot rose et ses lunettes à Pellizzari, deuxième juste devant Martinez.

Mercredi, une nouvelle étape de montagne est au programme avec cinq ascensions sur 160 km, dont d'entrée le Passo Sella (2.244 m). Là-aussi la météo sera une nouvelle fois à surveiller de près.

(R.Lavigne--LPdF)