Roland-Garros: Swiatek favorite, très ouvert chez les hommes
Particulièrement ouvert chez les hommes ou promis à Iga Swiatek chez les femmes, Roland-Garros 2024 débute dimanche avec une première indication quant à l'état de forme de Carlos Alcaraz, avant un premier coup de tonnerre lundi et le duel Nadal-Zverev.
. Nadal pour la der... ou pas
Deux années d'efforts et de persévérance récompensées: Rafael Nadal jouera bien à Roland-Garros, où il n'est plus apparu depuis son 14e sacre en 2022.
Mais le sort a été facétieux, voire cruel pour ce qui, selon ses termes, a "de grandes chances" d'être son dernier Roland-Garros: en manque de repères et tandis que l'heure de la retraite approche, l'Espagnol qui fêtera ses 38 ans le 3 juin sera opposé d'entrée à Alexander Zverev, numéro 4 mondial qui a fait le plein de confiance en s'imposant à Rome.
L'Allemand est aussi le dernier joueur à avoir menacé Nadal à Roland-Garros, en demi-finales en 2022, mais une terrible blessure à la cheville l'avait contraint à l'abandon et Rafa avait balayé Casper Ruud en finale pour porter à 22 le record de titres du Grand Chelem, record battu depuis par Novak Djokovic (24).
"Pour être honnête, je voulais rejouer contre Rafa dans ma carrière, dans sa carrière, parce que je ne voulais pas que le dernier souvenir d'un match contre lui soit ma sortie du court dans un fauteuil roulant", a affirmé Zverev tout en soulignant qu'"idéalement" il aurait préféré l'affronter plus tard.
De son côté, Nadal a reconnu que le tirage était "difficile". "Mais qu'est-ce que je peux y faire?", a-t-il ajouté.
Le vainqueur pourra espérer affronter Novak Djokovic en demi-finales.
. Djokovic inquiétant
Tenant du titre et phénoménal tout au long de la saison passée, le Serbe est toutefois beaucoup moins fringant cette année. Son niveau est même décevant, voire inquiétant.
Pour la troisième fois de sa carrière, après 2018 et 2022, il arrive à Roland-Garros sans avoir remporté le moindre tournoi. Cette année, il n'a même pas joué la moindre finale...
"Evidemment que je suis inquiet. Je ne joue pas bien du tout depuis le début de la saison", a d'ailleurs reconnu sans détour le Serbe de 37 ans après son élimination en demi-finales à l'ATP 250 de Genève, tournoi rajouté au dernier moment à son programme après avoir perdu prématurément à Rome.
Il sera opposé au premier tour au Français Pierre-Hugues Herbert, 143e mondial.
. Sinner et Alcaraz sont bien au rendez-vous
Les deux ogres étant particulièrement affaiblis, les jeunes loups Jannik Sinner et Carlos Alcaraz peuvent sortir les crocs.
Sauf que les deux reviennent de blessures et n'ont pas encore eu de résultat significatif cette saison sur terre.
L'Italien reconnait même que si sa hanche, qui l'a empêché de jouer à Rome, ne l'inquiétait "plus du tout", il ne se présentait pas au meilleur de sa forme à Paris.
"Mon état physique général n'est pas parfait. Je n'ai pas pu jouer pendant presque trois semaines", regrette le N.2 mondial qui a l'occasion de déloger Djokovic du trône mondial.
De son côté, Alcaraz a été perturbé par une blessure à l'avant-bras qui l'a privé de Monte-Carlo et de Rome. Mais il s'est voulu rassurant en arrivant à Paris.
"Je ne ressens aucune douleur à l'entraînement, mais j'y pense encore de temps en temps quand je frappe des coups droits", a-t-il déclaré, déplaçant le problème du physique au mental.
Et sa vision de ses adversaires est claire: que ce soit Sinner, Nadal ou Djokovic, "ils sont capables de remporter le tournoi", prédit l'Espagnol qui affrontera dès dimanche le 'lucky loser' J.J. Wolf (107e).
Le Grec Stefanos Tsitsipas et le Norvégien Casper Ruud, finalistes des trois dernières éditions (respectivement en 2021 et en 2022-2023), peuvent eux aussi espérer soulever enfin la Coupe des Mousquetaires le 9 juin.
. Swiatek souveraine
Qui pourrait empêcher la triple lauréate (2020, 2022 et 2023) d'enchaîner un troisième titre consécutif?
Au vu des derniers tournois, personne.
La Polonaise se présente porte d'Auteuil forte du rare doublé Madrid-Rome en ayant à chaque fois battu en finale sa principale rivale, Aryna Sabalenka, en particulier en Italie, où elle lui a infligé un 6-2, 6-3.
Et la façon dont elle analyse son jeu n'est pas de nature à rassurer ses adversaires: "Je joue mieux qu'il y a deux ans parce que j'ai beaucoup travaillé, j'ai progressé".
A 22 ans, elle tentera d'imiter le triplé Madrid-Rome-Roland-Garros que Serena Williams avait réussi en 2013. Et pour commencer, elle devra écarter la Française Léolia Jeanjean (143e), issue des qualifications.
(O.Agard--LPdF)