MotoGP: pour Quartararo, tout n'est question que de puissance
Fabio Quartararo, champion du monde 2021 en MotoGP, connaît un début de saison difficile qu'il a attribué vendredi à l'issue des deux premières séances d'essais du Grand Prix du Portugal, qu'il n'a terminé que 20e, au manque de puissance de sa Yamaha.
"Ce n'est pas une moto facile", a-t-il confié après l'avoir pilotée sur une piste mouillée et battue par le vent vendredi à Portimao (sud du Portugal).
C'est pourtant plus ou moins celle qui l'a amené au titre l'an dernier avec des évolutions, mais qui n'ont pas affecté sa puissance qui reste selon lui insuffisante pour rivaliser avec les progrès effectués depuis par les meilleurs. Résultat, il n'occupe actuellement que la 5e place au championnat après quatre courses à 17 points du leader, l'Italien Enea Bastianini (Ducati-Gresini).
"Le problème n'est pas l'adhérence mais la puissance", a-t-il déploré après les essais. "Si on me le demande vingt fois, cela sera toujours ma réponse car à Austin (au Grand Prix des Amériques il y a 15 jours, ndlr), on perdait une demi-seconde, seulement dans les lignes droites".
"Yamaha doit être beaucoup plus agressif, il faut qu'ils fassent des changements plus importants et ce n'est pas à propos de l'adhérence, c'est sur la puissance".
Son insistance n'est pas innocente alors que le pilote français négocie actuellement la reconduction de son contrat avec l'écurie japonaise. Après avoir fait ses classes avec l'écurie satellite Yamaha-SRT, il a intégré l'an dernier l'écurie officielle où il a remplacé la légende Valentino Rossi et remporté le titre.
"Sur certains tracés où on doit passer la 1re ou la 2e vitesse, je demande plus de puissance à la moto et elle n'arrive pas", regrette-t-il.
"Tous les pilotes Yamaha veulent plus de puissance", souligne-t-il, même si l'expérimenté Italien Andrea Dovizioso, qui pilote pour l'écurie satellite RNF (ex-Petronas), estime que la Yamaha manque également d'adhérence.
- "Bon feeling" -
"Le problème c'est la puissance", assène encore Quartararo. "Ce qui me manque en course, c'est la possibilité de dépasser et dès que quelqu'un me dépasse je ne peux pas garder le contact".
Il reste toutefois confiant pour les qualifications samedi et la course dimanche. "La position n'est pas bonne mais j'ai eu un bon +feeling+", souligne-t-il. "J'aurais voulu terminer dans les dix premiers mais je n'ai pas réussi et il nous manquait quelque chose".
"C'est important de nous dire qu'on est à une seconde du 3e et qu'on perd une demi-seconde dans trois endroits où je dois m'améliorer, donc on n'est pas si loin que ça".
Mais il revient encore à la puissance et aux promesses que peut lui faire Yamaha pour la lui fournir. "Ils ne disent rien de spécial, qui me motive en tout cas, et j'aimerais bien voir des résultats de leur part. Il faut faire un pas en avant (...) et cette année en tout cas, je ne vois pas beaucoup de possibilités", lance-t-il en guise d'avertissement à son écurie.
(Propos recueillis lors d'un point presse)
(R.Lavigne--LPdF)