JO-2024: un attentat d'inspiration islamiste déjoué, un Tchétchène écroué
Un Tchétchène de 18 ans, inconnu des services de renseignement, a été mis en examen et écroué la semaine dernière pour avoir envisagé de commettre un attentat d'inspiration islamiste visant les épreuves de football des Jeux olympiques à Saint-Etienne.
Il s'agit, selon le ministère de l'Intérieur, du troisième attentat déjoué depuis le début de l'année en France et du "premier" ciblant les JO de Paris (26 juillet-11 août).
Le jeune Tchétchène a été interpellé le 22 mai à Saint-Etienne par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Il est soupçonné d'avoir voulu "commettre un attentat d'inspiration islamiste", a annoncé vendredi la Place Beauvau dans un communiqué.
Il a été mis en examen le 26 mai pour association de malfaiteurs terroriste en vue de préparer des crimes d'atteinte aux personnes et placé en détention provisoire, a indiqué à l'AFP le parquet national antiterroriste (Pnat).
Selon les premiers éléments, "il préparait de manière active un attentat contre le stade Geoffroy-Guichard", l'antre du football stéphanois, selon le ministère.
"Ayant vu que le stade était trop sécurisé", il "voulait s'en prendre à des spectateurs en dehors, près des buvettes, près des cafés", a détaillé le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, lors d'un point presse à Tourcoing (Nord).
- Moyens "assez artisanaux" -
Il voulait "ensuite +mourir en martyr+, ce sont ses propos, après un combat avec les forces de l'ordre", a ajouté M. Darmanin.
Des photos et vidéos prises aux abords du stade Geoffroy-Guichard ont été retrouvées dans son téléphone, a précisé une source policière.
Le jeune homme n'était "pas connu des services de renseignement, pas connu des services de police", a encore dit le ministre. "Rien ne laissait penser qu'il était radicalisé", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'il voulait passer à l'acte avec des "moyens assez artisanaux".
Il est arrivé en France en 2023 avec sa famille qui avait déposé une demande d'asile, a précisé la source policière.
Son frère, mineur, a également été interpellé, a précisé M.Darmanin, mais sa "responsabilité a été écartée". "Il n'y a pas d'autres interpellations à court terme dans cette affaire", a ajouté le ministre, affirmant qu'"il ne s'agit pas d'une organisation".
A ce stade, rien ne vient démontrer un quelconque lien avec l'EI au Khorassan, la branche afghane du groupe Etat Islamique, responsable de l'attentat du Crocus city Hall de Moscou qui a fait au moins 144 morts le 22 mars, selon une source proche du dossier.
La ville de Saint-Etienne doit accueillir six matchs de foot pendant les JO, dont des rencontres avec l'équipe des Etats-Unis ou de l'Ukraine chez les hommes et avec l'équipe de France chez les femmes.
- Nord-Caucase -
Il s'agit, selon le ministère de l'Intérieur, du 50e attentat déjoué par les services de renseignement français depuis 2017.
Depuis 2018, plusieurs affaires de terrorisme, dont trois attentats, ont impliqué en France des jihadistes originaires de républiques russes du Nord-Caucase, essentiellement de Tchétchénie.
L'attaque au couteau dans le quartier de l'Opéra de la capitale en mai 2018 par Khamzat Azimov, l'assassinat dans les Yvelines de Samuel Paty en octobre 2020 par Abdoullakh Anzorov et, le 13 octobre dernier, celui de Dominique Bernard à Arras (Nord) par Mohammed Mogouchkov ont pour point commun d'avoir été commis par des jeunes radicalisés originaires de cette région.
Ce dernier attentat, commis par un Russe fiché pour radicalisation et visant précisément cet enseignant, avait provoqué une vive émotion en France.
Vendredi, le ministre a félicité les services de renseignement, à l'approche des JO, qui feront l'objet d'un dispositif de sécurité pharaonique.
Le Comité d'organisation des Jeux olympiques de Paris-2024 a lui aussi salué "l'efficacité" des services de renseignement français et "leur mobilisation exceptionnelle".
Interrogé par l'AFP, le maire ex-LR de Saint-Etienne Gaël Perdriau s'est voulu rassurant, assurant qu'"à Saint-Etienne toutes nos forces seront mobilisés pour mener à bien les actions de sécurité" durant les JO.
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(F.Bonnet--LPdF)