Euro-2024/France: les alertes du premier tour
Une attaque famélique et des stars comme Kylian Mbappé qui tirent la langue: l'équipe de France, annoncée comme la grande favorite de l’Euro-2024, n’a pas du tout brillé au premier tour, confirmant une spirale négative enclenchée depuis le début de l'année.
. Des signaux avant-coureurs
Les vice-champions du monde n'ont pas attendu d'arriver en Allemagne pour proposer un spectacle aussi terne. Les rencontres amicales du mois de mars (défaite cuisante face à l'Allemagne 2-0 à Lyon, victoire poussive contre le Chili 3-2 à Marseille) avaient déjà eu valeur d'avertissement avant que la phase de préparation proprement dite pour l'Euro, débutée le 29 mai à Clairefontaine, et les deux matches sans saveur face au Luxembourg (3-0) et au Canada (0-0) ne viennent confirmer les difficultés des Bleus dans la création et l'animation offensive.
Certains cadres (Mbappé, Tchouaméni, Rabiot, Hernandez) ont également commencé le stage avec un déficit athlétique important.
Les tâtonnements tactiques de Didier Deschamps, ballotté entre son 4-3-3 habituel et un retour au 4-4-2 qui avait conduit la France à son 2e sacre mondial en 2018, démontrent à quel point il a du mal à trouver la bonne formule pour relancer son équipe.
. La quête désespérée d'un buteur
L'indigence de l'attaque française reste le gros point noir du premier tour. Les deux seuls buts marqués par les Bleus ont été l'oeuvre du défenseur autrichien Maximilian Wöber contre son camp (1-0) et de Kylian Mbappé sur penalty face à une très faible Pologne (1-1), déjà éliminée. Derrière le capitaine, d'abord diminué avant d'être victime d'une fracture du nez à la fin de la première rencontre, personne n'a ainsi réussi à émerger.
Ousmane Dembélé peine à faire de grosses différences balle au pied sur le côté droit et se montre toujours aussi affligeant dans le dernier geste. Marcus Thuram a lui étalé des carences techniques assez rédhibitoires pour le plus haut niveau international alors qu'Olivier Giroud, le meilleur buteur de l'histoire de l'équipe de France (57 réalisations), se morfond sur le banc et doit se contenter de miettes dans les dernières minutes.
La titularisation surprise contre les Polonais du jeune Bradley Barcola (21 ans), plutôt à son aise, constitue le seul petit rayon de soleil sur le plan offensif.
La situation n'a cependant pas l'air de tracasser outre mesure Didier Deschamps.
"On n'a pas eu un manque de précision puisqu'il y a eu des arrêts du gardien mais en marquant plus, il y a plus de chances de gagner les matches. J'aurais été beaucoup plus inquiet si on n'avait pas eu d'occasions. Les occasions, on les a, on fait ce qu'il faut. Je reste positif", a-t-il déclaré mardi.
. Mbappé pas au top
Le leader des Bleus a débarqué à l'Euro dans une forme loin d'être optimale. Après une deuxième partie de saison chaotique au PSG où il a vu son temps de jeu s'effriter après l'annonce en interne de son départ, le futur attaquant du Real Madrid a connu divers pépins qui ont fortement perturbé sa préparation (dos, genou) avant sa blessure au nez.
Le Bondynois n'est donc pas du tout à 100% de ses capacités physiques et sans un Mbappé au top, la France toussote logiquement. Même s'il manque clairement de jambes et n'est pas aussi tranchant que d'habitude, son retour face à la Pologne est tout de même plutôt rassurant et il a été le Tricolore le plus dangereux.
"Il a montré beaucoup d'envie. Ce match va lui servir pour la suite", a jugé Deschamps.
. Griezmann, cadre perdu
Méconnaissable en Allemagne, Antoine Griezmann semble traîner son spleen sur les terrains avec des changements incessants de positionnement qui semblent le perturber. A tel point que celui qui est considéré comme le "chouchou" de Deschamps a été mis sur le banc des remplaçants au coup d'envoi contre les Polonais.
Un déclassement qui interpelle pour le reste du tournoi concernant un joueur majeur (132 sélections), grand artisan du titre mondial de 2018, même si le sélectionneur a nié l'existence d'un "problème" avec le joueur de l'Atlético Madrid.
"C'est un choix par rapport à une option que j'avais prise dès le départ. N'allez pas interpréter", a-t-il lancé mardi.
(C.Fournier--LPdF)