Tour de France: Roglic en quête d'une deuxième jeunesse
A 34 ans, Primoz Roglic revient tenter sa chance dans le Tour de France avec une nouvelle équipe mais des ambitions intactes, pour enfin décrocher le grand Tour qui lui manque.
Passé de Visma-Lease a Bike à Red Bull-Bora cet hiver pour sortir de l'ombre du vainqueur des deux dernières Grandes boucles Jonas Vingegaard, le Slovène veut profiter d'une course avec laquelle il entretient une relation compliquée.
Passé à un contre-la-montre de la victoire en 2020, emporté par la tornade Pogacar, il s'est vu pris de vitesse par la jeune génération incarné par "Pogi" et son ex-coéquipier danois. Et ses deux rivaux seront au départ à Florence samedi.
"Je ne pense pas trop aux autres coureurs. Avoir une nouvelle équipe, de nouveaux équipiers me donne suffisamment de matière à réfléchir", a assuré "Rogla" jeudi, au coeur de la cité florentine.
Les réglages avec ses nouveaux coéquipiers ont pris du retard, à cause d'une chute lors du Tour du Pays basque qui avait également envoyé au tapis d'autres cadors comme Vingegaard et le Belge Remco Evenepoel.
Mais l'ancien sauteur à skis a fait un retour remarqué sur la route, en remportant le Dauphiné début juin, poussé dans ses retranchements par Matteo Jorgenson, l'Américain amené à le remplacer chez Visma.
Le triple vainqueur de la Vuelta a pu y parfaire son entente avec le Russe Alexander Vlasov, qui sera un de ses principaux lieutenants sur les routes du Tour, aux côtés de Bob Jungels, Matteo Sobrero et Jai Hindley, dans une équipe qui vient de voir Red Bull débarquer parmi ses sponsors.
"On est loin d'être favoris", tempère toutefois Roglic, conscient de la force de frappe de Pogacar et son omnipotente UAE, dont la domination annoncée à de quoi effrayer.
- "Toujours 20 ans" -
"Je me sens bien, je suis prêt. Je ne ressens plus de douleur à mon épaule", dit le Slovène, qui a une fâcheuse tendance à chuter et s'était esquinté l'épaule lors du Dauphiné.
Mais même si les années passent pour Roglic, arrivé tard sur le circuit professionnel, le champion olympique du chrono ne veut pas entendre parler de "dernière chance".
"J'ai toujours l'impression d'avoir 20 ans, je suis juste heureux d'avoir l'opportunité d'être là, de pouvoir prendre le départ samedi, je ne me pollue pas la tête avec ce genre de questions", explique-t-il.
"Que je gagne le Tour ou pas, j'aurai toujours ma famille et mes amis, et le bonheur est là-dedans", ajoute Roglic, le plus ancien des "quatre fantastiques".
"Je ne le vois pas tellement comme un rival mais plus comme un idole, c'est quelqu'un que j'admire, j'apprends beaucoup en le regardant, surtout sur le plan tactique", affirmait Remco Evenepoel, 24 ans, lors du Dauphiné.
Après avoir fait l'impasse sur le Tour l'an dernier, Roglic retrouve la course sur les routes italiennes où il a remporté son premier Giro au printemps 2023.
La première étape, aux allures de montagnes russes, et la deuxième, marquée par deux ascensions de la terrible côte de San Luca à Bologne (1,9 km à 10,6%), peuvent lui offrir un terrain de jeu idoine.
Très à l'aise dans ce type d'efforts, le vainqueur de Liège-Bastogne-Liège 2020 donne rendez-vous à ses adversaires: "San Luca, c'est une montée courte mais très raide, elle me convient bien".
(V.Blanchet--LPdF)