Euro-2022: à Sofia, le judo français mise sur son contingent féminin
En l'absence de ses stars Teddy Riner et Clarisse Agbégnénou, le judo français compte sur son ambitieux contingent féminin, Romane Dicko et Amandine Buchard en tête, pour collectionner les médailles aux Championnats d'Europe de judo, de vendredi à dimanche à Sofia.
Après un stage au Brésil en mars, Riner poursuit sa préparation, tandis qu'Agbégnénou attend la naissance d'une petite fille avant l'été.
Mais même sans sa cheffe de file, l'équipe féminine peut briller, et au moment d'établir la liste des engagées, la forte concurrence n'a pas rendu facile la tâche des sélectionneurs.
Au final, c'est avec une armada de cinq médaillées olympiques de Tokyo que les Bleues se présentent sur les tatamis bulgares.
Outre Dicko (+78kg) et Buchard (-52kg), les Françaises seront aussi représentées par Sarah-Léonie Cysique (-57kg), Margaux Pinot (-70kg) et Madeleine Malonga (-78kg).
Sans oublier Priscilla Gneto (-57kg), médaillée de bronze aux JO-2012, ou la prometteuse Shirine Boukli, 23 ans et N.2 mondiale chez les moins de 48 kg.
- "Problème de riches" -
"Chez les féminines, comme d'habitude, on a eu des choix difficiles à faire. C'est un problème de riches, pourvu que ça dure...", s'est félicité Larbi Benboudaoud, le patron des Bleus.
Avant le début de la compétition vendredi, la confiance semble en tout cas de mise dans le camp féminin. "Dans toutes les catégories, on peut gagner le titre, je suis persuadée qu'on fera 7 sur 7 ce week-end", affirme Romane Dicko.
Pour sa troisième participation à un championnat d'Europe, la judokate de 22 ans espère conquérir un troisième titre.
"Je touche du bois, je n'ai jamais perdu encore en championnat d'Europe. Je ne veux pas que ça commence là, donc je me prépare au mieux", ajoute-t-elle. "Tout va très bien. Depuis les Jeux, j'ai retrouvé ma meilleure forme. Je suis bien sur le tapis, bien dans ma tête, dans mon corps."
"Je suis prête", assure-t-elle.
Ce premier grand championnat international depuis les Jeux olympiques de l'été dernier s'impose aussi comme une étape majeure dans la perspective du rendez-vous de Paris-2024.
"Il faut marquer les esprits et le coup à chaque compétition pour montrer que je suis là", poursuit Dicko. "C'est ce que je cherche à chaque compétition: installer mon statut pour les Jeux."
- Comportement, attitude, engagement -
"Par catégorie, on a 2-3 filles qui entrent dans la course olympique", estime pour sa part Amandine Buchard, N.1 mondiale de sa catégorie chez les -52 kg. "C'est positif parce qu'on se tire vers le haut. On essaye toutes d'être meilleures les unes que les autres. Je pense que c'est un très bon élan qui va nous mener jusqu'à Paris, et à Paris on ramènera beaucoup de médailles", affirme-t-elle.
L'équipe masculine en revanche affiche des ambitions moins élevées pour cet Euro.
"Chez les garçons, c'est un peu différent", concède Larbi Benboudaoud.
"Il y a beaucoup d'athlètes qui vont faire leur premier championnat d'Europe. Ce qu'on va regarder surtout, c'est leur comportement. On va être très vigilant sur l'attitude et l'engagement", explique-t-il.
Parmi ces nouveaux venus figure Joseph Terhec, l'un des rares à avoir un jour fait tomber Riner (c'était en octobre 2020 aux Championnats de France par équipes).
"C'est mon premier grand rendez-vous chez les séniors, donc il y a un peu de pression et d'appréhension", reconnait-il. "Surtout que je suis dans une catégorie où il y a déjà un sacré leader, donc si je veux prendre la relève, il faut que je sois performant."
"Après, j'ai confiance en mes capacités, j'ai montré dans les dernières compétitions que j'avais ma place", affirme-t-il.
(C.Fontaine--LPdF)