XV de France féminin: le Grand Chelem de 2018, toujours dans la tête des Bleues de 2022
En cas de victoire contre l'Angleterre samedi (15h15) à Bayonne, le XV de France féminin réalisera, comme en 2018, le Grand Chelem dans le Tournoi des six nations, un exploit qu'une dizaine de Bleues, toujours présentes en 2022, ne sont pas prêtes d'oublier.
"2018, c'est l'un de mes meilleurs souvenirs, qui restera gravé toute ma vie", raconte à l'AFP Jessy Trémoulière.
"On fait le Grand Chelem, on marque les esprits à chaque match et humainement, on a un groupe qui vit très bien, on est main dans la main, des amies sur le terrain comme en dehors", sourit celle qui fut élue "meilleure joueuse de la décennie 2010-2020", point d'orgue d'une belle dynamique pour les Bleues, déjà titrées dans le Tournoi en 2016 et médaillées de bronze au Mondial-2017.
Pour battre les "Red Roses", invaincues depuis 22 rencontres et favorites pour le titre, les Bleues, deuxièmes avec 20 points comme les Anglaises mais une différence de points nettement défavorable (+116, contre +248), auront bien besoin de "cette unité" qui existait en 2018 entre les joueuses et avec le staff. "C'était notre force", résume Jessy Trémoulière.
- "Sérénité" -
"Il n'y a pas longtemps, j'ai revu notre match contre les Anglaises (le 10 mars 2018 à Grenoble, victoire 18-17, ndlr), et je me souviens que même quand elles menaient, je me disais +Non, mais on va le gagner ce match+, j'étais d'une sérénité! Car je savais que je pouvais compter sur la copine, je connaissais les ressources de chacune, notre détermination", explique la demi d'ouverture des Bleues et de l'ASM Romagnat.
"Le secret, c'est un groupe qui fonctionne bien de l'intérieur", abonde la deuxième ligne de Toulouse, Céline Ferer, qui insiste sur l'importance de la communication, de "la transmission" avec les plus jeunes et de la "bienveillance".
La deuxième ligne de Blagnac, Audrey Forlani, se souvient pour sa part d'avoir "pris beaucoup de plaisir: on était un groupe bien soudé qui n'a jamais lâché jusqu'au bout".
Cette année, il y a certes "un groupe", mais les jeunes joueuses "n'osent pas trop se montrer sur le terrain, sont un peu réticentes: j'ai l'impression qu'on est plus là à les prendre par la main pour les tirer vers le haut", remarque Jessy Trémoulière.
"On repart sur un nouveau cycle, et il faut recréer cette dynamique de groupe, donc le jeu en pâtit un peu", admet-elle.
- "Grosse cohésion" -
Depuis le début du Tournoi, "on est peu plus sur la réserve", acquiesce Audrey Forlani. "On sait qu'on peut retrouver les ingrédients vus à la tournée d'automne", durant laquelle les Bleues ont remporté trois victoires, une contre les Sud-Africaines (46-3) et deux face aux Néo-Zélandaises, championnes du monde en titre (38-13 et 29-7).
"C'est un groupe qui se renouvelle, on doit essayer de mettre tout le monde au même niveau, de créer une grosse cohésion, avec des réunions +cadre de vie+", explique pour sa part Romane Ménager.
"On l'a vu chez les garçons: ce qui fonctionne, c'est qu'ils ont un bon groupe, avec des mecs qui s'entendent super bien. Or, au rugby, ça ne marche que comme ça: si tout le monde s'entend bien, la performance suit", ajoute la troisième ligne de Montpellier.
Avec l'expérience de certaines qui est un plus "pour ne pas paniquer" quand les résultats ne sont pas au rendez-vous.
Céline Ferer approuve: "On n'a pas d'autre choix que de performer si on veut avancer. Aujourd'hui, on manque de performance, or le groupe en a besoin pour gagner en confiance".
Ce qui passera forcément par un bon match contre l'Angleterre samedi.
(L.Garnier--LPdF)