Le Pays De France - Deux rugbymen français inculpés pour viol aggravé en Argentine encourent de 8 à 20 ans de prison

Paris -
Deux rugbymen français inculpés pour viol aggravé en Argentine encourent de 8 à 20 ans de prison

Deux rugbymen français inculpés pour viol aggravé en Argentine encourent de 8 à 20 ans de prison

Deux joueurs de l'équipe de France de rugby inculpés vendredi en Argentine pour viol aggravé et qui encourent de huit à 20 ans de prison, passent une nouvelle nuit en détention dans l'attente du résultat de la demande de placement en liberté surveillée déposée par leurs avocats.

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Le deuxième ligne de Pau (sud-ouest) Hugo Auradou, 20 ans, et le troisième ligne de La Rochelle (ouest) Oscar Jegou, 21 ans, ont été inculpés de viol aggravé, car commis en réunion, vendredi par le parquet de Mendoza, dans le nord-ouest de l'Argentine, où se sont déroulés les faits dénoncés.

Ils "resteront en détention" pendant l'étude de la demande de placement en résidence surveillée, déposée par la défense, a précisé le parquet dans un communiqué, leur avocat assurant qu'"il n'y a pas de danger de fuite".

 

Mauricio Cardello, un avocat de la plaignante, une femme de 39 ans, soeur et fille d'avocats, a lui indiqué que son équipe était "satisfaite de l'acte d'accusation".

"A ce stade, l'enjeu est de rappeler un principe essentiel de toute procédure qui est celui de la présomption d'innocence, qui n'est pas un vain mot", a déclaré à l'AFP à Paris Antoine Vey, qui défend avec l'avocat argentin Rafael Cuneo Libarona les intérêts des deux joueurs.

- "Relation consentie" contre "viol" -

Hugo Auradou et Oscar Jegou avaient dès le début reconnu avoir eu "une relation sexuelle" mais ont "fermement nié toute forme de violence" dans la nuit de samedi à dimanche au Diplomatic Hotel de Mendoza où logeaient joueurs et staff français, après la victoire (28-13) du XV de France face aux Argentins.

Des relations sexuelles "consenties", a réaffirmé jeudi leur avocat, frère du ministre de la Justice, énumérant jeudi plusieurs "indices" le prouvant : le fait qu'elle ait quitté la boîte de nuit, soit montée dans un taxi, soit entrée à l'hôtel et qu'elle ait attendu que le joueur aille chercher la clé de la chambre. Et selon Me Cuneo Libarona, il s'agit d'une "femme de 40 ans qui sait déjà ce qui se passe dans la vie".

Il se défend également que des coups aient été portés: "Elle prétend avoir été battue, les caméras (de surveillance de l'hôtel) disent qu'elle ne l'a pas été".

Me Vey a de son côté déclaré que "l'objectif" de l'équipe de défense "est de collecter le plus rapidement possible tous les éléments tangibles et objectifs, c'est-à-dire SMS, vidéos, localisation des téléphones, messages envoyés etc. qui vont permettre à la justice de retisser seconde par seconde quel a été le comportement de chacun".

- "Au moins six fois" -

Selon la version de Me Romano, sa cliente est rentrée à l'hôtel avec l'un des deux joueurs impliqués, "identifié en premier lieu comme Hugo (Auradou)". Toujours d'après Me Romano, "il l'attrape immédiatement, la jette sur le lit, commence à la déshabiller et se met à la frapper sauvagement d'un coup de poing, dont l'hématome est visible sur le visage de la victime. Il l'étouffe, au point qu'elle a l'impression de se sentir partir" et la viole "au moins six fois".

 

Environ une heure plus tard, "entre le deuxième, qui s'appelle Oscar", a assuré l'avocate, l'accusant des "mêmes faits de violence et de violence sexuelle", "une fois, sans aucune protection".

Me Romano a annoncé jeudi que sa cliente avait été hospitalisée et devrait rester en observation entre 24 et 48 heures, souffrant "d'une décompensation générale du corps suite à tout ce qui s'est passé".

"Si l'enquête établit les faits reprochés, ils constituent une atrocité sans nom. Pensée pour la victime", avait écrit sur X Amélie Oudéa-Castéra, la ministre française des Sports, après la révélation de l'affaire qui a plongé le XV de France dans la tourmente avant de disputer le troisième et dernier match de sa tournée estivale, samedi à Buenos Aires contre l'Argentine.

"L'impact sur le groupe est réel. C'est un cataclysme, un traumatisme", a déclaré vendredi le sélectionneur Fabien Galthié en conférence de presse d'avant-match. "Nous sommes très exigeants sur le respect des règles, du règlement mais aussi de la liberté de chacun. On travaille dessus tous les jours. Sans concession".

(A.Renaud--LPdF)