Foot: C1, Euro féminin... l'UEFA pérennise la mise au ban des Russes
L'exclusion du football russe devient durable: l'UEFA a frappé fort lundi en excluant les clubs russes de ses compétitions européennes la saison prochaine, dont la lucrative Ligue des champions, pérennisant la mise au ban de la Russie à la suite de l'invasion de l'Ukraine.
Déjà exclue fin février de la Coupe du monde 2022 au Qatar (21 novembre-18 décembre) et suspendue de toutes les compétitions internationales "jusqu'à nouvel ordre", la Russie voit ainsi le faisceau des sanctions s'élargir et s'étendre dans le temps, symbole de l'inhabituel volontarisme du monde sportif dans ce dossier.
Dans un long communiqué, l'UEFA a dressé la liste des mesures prises par son comité exécutif à l'encontre de la Russie, appliquant la mise au ban à toutes ses compétitions, des épreuves de clubs masculines, féminines et de jeunes en passant par le football de sélection.
"Aucun club russe ne participera à la saison 2022-2023 des compétitions interclubs de l'UEFA" dont les principaux tours de qualification démarrent en juillet, à savoir la Ligue des champions, la Ligue Europa, la Ligue Europa Conférence ou encore la Ligue des champions féminine, a écrit l'UEFA.
C'est un grave manque à gagner pour les équipes concernées, privées des généreuses dotations offertes par l'UEFA et qui risquent de voir partir leurs meilleurs joueurs alléchés par de meilleures perspectives sportives ou financières.
- Le Zenit privé de C1 -
En l'état, la décision adoptée lundi prive le Zenit Saint-Pétersbourg, sacré champion de Russie 2022, de son billet direct pour la phase de poules de la prochaine C1.
La Russie avait déjà été exclue fin février du Mondial-2022 à venir cet automne au Qatar, pour lequel la sélection russe masculine, quart de finaliste du Mondial-2018 organisé en Russie, pouvait encore se qualifier.
Les Russes n'avaient donc pas pu participer aux barrages fin mars pour le tournoi qatarien.
La Fédération russe de football a retiré le 30 mars son recours contre la décision de la Fifa de bannir sa sélection des compétitions internationales, acceptant donc son exclusion du Mondial-2022.
Le Tribunal arbitral du sport (TAS) avait, quelques jours plus tôt, refusé de suspendre les sanctions de la Fifa, mais cela ne préjugeait pas de la future sentence de la justice sportive sur le fond du litige.
La Fédération russe a en revanche maintenu sa procédure contre l'UEFA, qui avait suspendu clubs et sélections russes "jusqu'à nouvel ordre", mais "aucun calendrier procédural n'a été établi pour l'instant", avait averti le TAS début avril.
- Euro féminin: le Portugal remplace la Russie -
Quoi qu'il en soit, en attendant les décisions de la justice sportive, les sélections et clubs russes dans plusieurs catégories se retrouvent privées d'adversaires et d'opportunités de briller.
L'UEFA a ainsi acté le retrait de la Russie des 16 sélections participantes au prochain Euro féminin en Angleterre. Cela fait le bonheur du Portugal, battu par les Russes en barrage, qui se trouve repêché et versé dans le groupe C avec la Suisse, les Pays-Bas tenants du titre et la Suède.
De même, la sélection féminine russe, qui n'avait pas pu disputer ses récents matches de qualification au Mondial-2023, "ne participera à aucun des matches à venir dans cette compétition" et est mécaniquement exclue de la Coupe du monde.
En Ligue des nations masculine, la Russie ne participera pas à la phase de poules qui débute en juin et finira automatiquement dernière de son groupe de Ligue B composé de l'Islande, Israël, et de l'Albanie, une place synonyme de rétrogradation en Ligue C.
De même, pour les Espoirs russes, la perspective de participer à l'Euro-2023 s'évanouit.
Enfin, la candidature russe à l'organisation de l'Euro de football en 2028 et 2032, a été jugée "irrecevable" par l'UEFA, qui s'abrite derrière son règlement pressant les pays hôtes potentiels de "ne pas agir d'une manière susceptible de discréditer" l'instance européenne ou sa compétition.
L'intérêt des Russes pour décrocher l'organisation de leur premier Euro était connu de longue date. Leur mise à l'écart ouvre les perspectives pour la Turquie, l'alliance Royaume-Uni/Irlande et l'Italie, candidatures restant en lice pour l'organisation de ces deux tournois, qui doivent être attribués en septembre 2023.
(R.Dupont--LPdF)