Le Pays De France - Sabotages sur le réseau SNCF: les passagers s'adaptent aux perturbations, l'enquête se poursuit

Paris -
Sabotages sur le réseau SNCF: les passagers s'adaptent aux perturbations, l'enquête se poursuit
Sabotages sur le réseau SNCF: les passagers s'adaptent aux perturbations, l'enquête se poursuit / Photo: © AFP

Sabotages sur le réseau SNCF: les passagers s'adaptent aux perturbations, l'enquête se poursuit

"On espère qu’on arrivera à temps pour prendre notre correspondance": le trafic des trains SNCF reste perturbé samedi, au lendemain d'une attaque "massive" contre le réseau TGV, qui pour l'heure n'a pas encore été revendiquée.

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Au moins, "tous les transports d'équipes et accrédités" pour les Jeux olympiques seront assurés, a indiqué la SNCF.

La situation s'améliore en ce début de week-end, mais le trafic ferroviaire est toujours perturbé. En moyenne, samedi, sept TGV sur 10 vont circuler sur les axes Nord, Bretagne et Sud-Ouest, avec des retards moyens de une à deux heures, a annoncé la SNCF samedi matin.

La circulation a repris normalement sur la ligne à grande vitesse Est.

Le trafic sera encore perturbé dimanche "sur l'axe Nord", mais il "devrait s'améliorer sur l'axe Atlantique pour les retours de week-end".

"Les agents de SNCF Réseau ont travaillé toute la nuit dans des conditions difficiles, sous la pluie, pour permettre une amélioration des circulations TGV sur les axes touchés par les actes de sabotage", a souligné la SNCF.

- "A temps pour notre correspondance" -

Dans les gares, les voyageurs étaient plutôt calmes samedi matin. Nombre d'entre eux s'étaient informés avant de venir.

"Je vous rappelle que nous avons subi un acte de malveillance (...) Des retards et des suppressions (de trains, NDLR) sont à prévoir", prévenait régulièrement une opératrice en gare Montparnasse.

"Les gens se sont informés", a expliqué un opérateur de la SNCF. "C'est contraignant pour la clientèle, mais nous on est formés à ça toute l'année."

Les TGV partis samedi matin ont roulé lentement sur une partie du trajet et leur arrivée avec du retard décalait les prochains départs.

"Avant de venir, on a vu que le train était à l'heure, mais finalement on aura 25 minutes de décalage. Ça fera deux heurs de retard à Quimper, arrivée 16H14", a signalé Tifenn Oulc'hen, 35 ans, en chemin pour les vacances avec son garçon de 18 mois, Ehouarn.

"Ça me rappelle des souvenirs, quand on mettait 5H30 pour aller en Bretagne", avant les lignes à grande vitesse, s'est souvennu son mari Gwénolé, 42 ans. "On a quand même l'impression qu'ils se sont bien dépêchés de tout remettre en ordre", a-t-il noté.

Les voyageurs en correspondance étaient plus inquiets. A Bordeaux, Bruno Cévalier et Pauline Favard, devaient rejoindre au plus vite la gare de Lille pour assister aux épreuves de basket des JO.

"On espère qu’on arrivera à temps pour prendre notre correspondance à Paris. Les épreuves, elles, ne nous attendront pas, mais on va y arriver", disaient-ils en courant vers la contrôleuse de billets.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, des câbles de fibre optique passant à proximité des voies et garantissant la transmission d'informations de sécurité pour les conducteurs (feux rouges, aiguillages...) ont été coupés et incendiés à divers endroit du réseau.

Une opération "bien préparée", organisée par une "même structure", selon une source proche de l'enquête. Pour l'heure, aucune revendication n'a été reçue.

Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris pour détérioration de bien de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation, atteintes à un système de traitement automatisé de données en bande organisée et association de malfaiteurs.

Les investigations mobilisent plus de cinquante enquêteurs de la gendarmerie, selon une autre source proche du dossier. Des prélèvements effectués sur les différents lieux ont été envoyés aux experts de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) pour être analysés en urgence, a-t-on indiqué de même source.

- Chassé-croisé -

L'attaque est survenue à quelques heures seulement de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques 2024 à Paris, alors que de nombreux voyageurs avaient prévu de rallier la capitale, suscitant une pagaille monstre dans les gares vendredi au petit matin.

"C'est plutôt le grand chassé-croisé des vacances qui est visé plus que les JO spécifiquement", a avancé vendredi le ministre délégué aux Transports Patrice Vergriete.

Le ministre devait revenir en gare Montparnasse samedi midi.

Les incendies volontaires ont touché des postes d'aiguillage à Courtalain (ligne à grande vitesse Atlantique), Croisilles (LGV Nord) et Pagny-Sur-Moselle (LGV Est).

(N.Lambert--LPdF)