Volley: les Bleus souffrent mais s'arrachent pour avancer en demi-finale
Les Bleus ont évité la catastrophe: sérieusement bousculés durant les deux premiers sets, ils ont réussi à se faire violence pour finalement faire plier les Allemands (3-2) lundi et s'offrir une demi-finale, qui leur permet d'encore croire à un rare doublé olympique.
"Ç'a été un combat. Il n'y a plus de match facile. Il n'y aura que des combats du début à la fin", a commenté à chaud Earvin Ngapeth, après la victoire 17-25, 26-28, 25-20, 25-21, 15-13 décrochée dans une Arena Paris Sud d'abord en combustion lente mais qui a fini en fusion.
Il faut dire que ces Bleus là rament, piochent, pataugent, déconcertent, désespèrent parfois même. Mais ils ont des ressources, pour l'heure inépuisables dans ces Jeux de Paris, à l'image du remplaçant Théo Faure, venu sauver la patrie en sortie de banc.
Venu donner du poids et des points (11 dont deux contres et un ace) à l'attaque française longtemps en perdition, le pointu de 24 ans a été l'élément détonateur - et décisif - de la remontée française, qu'on qualifiera plutôt héroïque que fantastique, tant la victoire fut laborieuse et l'adversité allemande redoutable.
Preuve supplémentaire que c'est Bleus-là ont aussi un mental d'acier, de champions même qu'ils sont pour au moins une rencontre encore dans ces Jeux de Paris, avec cette capacité à ne pas paniquer même quand tout ou presque va mal, même quand une énorme désillusion leur pend au nez.
Car c'est le scénario qui s'est dessiné durant presque trois sets, tant l'attaque allemande a été dominatrice, portée à bout de bras par son colosse Gyorgy Grozer (22 pts), tellement costaud des épaules et des bras qu'il en a coupé les manches du maillot national.
- Et maintenant l'Italie -
Rien ne semblait défaillir dans la machine de la Mannschaft: l'alliage bloc/défense savait lire dans un livre ouvert les combinaisons françaises, notamment celles avec Earvin Ngapeth à la conclusion.
La star des Bleus a bien cru offrir l'égalisation au deuxième set, sur deux actions énormes dont un sauvetage défensif acrobatique, mais ce diable de Grozer décochait l'ace pour mener 2-0 en plein sur son buffet.
Jusqu'à ce que le come-back débute.
Avec Faure donc, mais aussi un autre remplaçant Quentin Jouffroy pour solidifier le mur, Trévor Clévenot à la main redevenue lourde (20 pts), Barthélémy Chinenyeze à la main redevenue ferme (4 contres).
"Tout le monde est important, on est vraiment un groupe. On a fait un vrai match d'équipe", s'est félicité Ngapeth, qui semble ne rien mieux aimer que quand ça devient chaud et qui a fini par tout transpercer, en force comme en finesse (21 pts, meilleur marqueur français).
Son petit main gauche dans la boite au lettres, ressemblait à un calinette de "beach volley", comme à la plage, suivie d'un déhanché pour aller faire trempette. Il ne manquait plus que les lunettes de soleil pour parader.
Le temps d'enfin en finir, à l'arrache sur un ultime service allemand trop long qui a fait s'écrouler tout ce beau monde français et chavirer le public, en transe.
Il va falloir vite se remettre de ces émotions, car se profile à présent un bien plus gros morceau en demie, avec l'ambitieuse Italie emmenée par la star Alessandro Michieletto.
Mais comme les Bleus, les Italiens sont passés par tous les états avant de renverser aussi les Japonais, en sauvant même quatre balles de match.
Deux favoris, sursitaires, revenus des enfers. Ça promet pour aller en finale...
(R.Dupont--LPdF)