Madrid: retour et timing réussis pour Nadal
Pour son retour un mois et demi après une fracture de fatigue à une côte et à trois semaines à peine de Roland-Garros (22 mai-5 juin), Rafael Nadal a lancé tardivement mais victorieusement sa saison sur terre battue au Masters 1000 de Madrid mercredi.
Pour son premier match depuis le 20 mars - la finale d'Indian Wells perdue au lendemain de sa blessure -, l'Espagnol de 35 ans, roi de l'ocre, a maîtrisé un des joueurs en forme de la première partie de saison 2022, le Serbe Miomir Kecmanovic (32e), 6-1, 7-6 (7/4) en un peu moins de deux heures.
"C'est une victoire qui a beaucoup de valeur pour moi, contre un joueur qui joue bien ces derniers mois. Ce sont deux heures passées sur le court qui vont sans aucun doute beaucoup m'aider pour mon objectif final : récupérer ma forme dès que possible", résume l'actuel N.4 mondial, privé de Monte-Carlo et Barcelone par sa blessure costale.
Face au récent demi-finaliste de Munich et quart-de-finaliste aussi bien à Indian Wells qu'à Miami quelques semaines plus tôt, Nadal a été particulièrement convaincant dans le premier set, en se montrant déjà agressif et percutant, en coup droit évidemment mais également en revers, et très à l'aise en défense.
Imperturbable aussi, que ce soit par les gouttes de pluie tombées en deux épisodes sur le Central madrilène, avant une interruption d'une trentaine de minutes, ou par les babillages de tous jeunes spectateurs qui se répondaient d'une tribune à l'autre.
- A temps pour Real-City -
La deuxième manche, jouée toit fermé (sauf le premier jeu), a été plus délicate pour le Majorquin : à deux reprises, il a compté un break d'avance, mais il a aussi commis davantage de fautes, et Kecmanovic a recollé à chaque fois. "Rafa" a fini par s'imposer au jeu décisif, sur un ace.
"La réalité, c'est que ma préparation a été quasi inexistante. Avant d'arriver ici jeudi dernier, je m'étais très, très, très peu entraîné, je ne servais que depuis la veille, et à l'entraînement, c'était les montagnes russes. J'ai commencé à me sentir un petit peu mieux hier (mardi)", a rappelé "Rafa", "physiquement un peu plus fatigué que d'habitude par moments" mais pas du tout gêné par sa côte.
Dans ces conditions, "je suis globalement très content, j'ai fait un bon match en général, apprécie-t-il. Le premier set a été très bon, et le deuxième pas mauvais. Après une blessure et des semaines sans compétition, c'est normal qu'il y ait des hauts et des bas. Il faut retrouver ses repères, il n'y a que la compétition qui le permet."
"Je cours contre la montre, mais je ne suis pas inquiet", souligne Nadal.
En huitièmes de finale jeudi, il affrontrera le Belge David Goffin, victorieux 6-4, 6-2 du Néerlandais Botic van de Zandschulp.
En attendant, son succès inaugural lui permet de tenir un autre timing : celui du coup d'envoi en soirée de la demi-finale retour de Ligue des champions entre le Real Madrid, son club de coeur, et Manchester City au stade Santiago Bernabeu, à l'autre bout de la capitale espagnole.
- Nouvelle tête -
Match bouclé peu avant 19 heures - malgré une interruption d'une trentaine de minutes -, conférence de presse à 19h30 : "Rafa" est parfaitement dans les temps.
"Bien sûr que j'ai envie de partir, mais je connais mon boulot", a-t-il souri face aux journalistes, un oeil attentif sur sa montre.
"L'ambiance va être spectaculaire, donc j'aimerais bien arriver un petit peu en avance. Mais je réponds à vos questions, plutôt bien et je pense depuis assez longtemps pour être franc avec vous, non ?", a-t-il lancé avec malice.
Avant l'entrée en lice de Nadal, le tenant du trophée et N.3 mondial a aussi réussi la sienne, mais l'Allemand a eu besoin de trois sets (4-6, 6-4, 6-4) se défaire de Marin Cilic, ex-N.3 mondial aujourd'hui 24e.
Dans le tableau féminin, une certitude : une joueuse va ouvrir son palmarès samedi en WTA 1000, la catégorie équivalente aux Masters 1000, la plus relevée après les Grand Chelem, puisque les dernières joueuses en course ne se sont encore jamais imposées dans un tournoi de ce calibre.
Nette tombeuse 6-3, 6-2 de Simona Halep, ex-N.1 mondiale aujourd'hui 21e et double lauréate en Grand Chelem, Ons Jabeur, dernière représentante du top 10, fait figure de principale prétendante.
La Tunisienne disputera sa deuxième demi-finale à ce niveau (après Indian Wells 2021) contre la Russe Ekaterina Alexandrova (45e) vendredi.
L'autre demi-finale opposera la Suissesse Jil Teichmann (35e) à l'Américaine Jessica Pegula (14e) ou à l'Espagnole Sara Sorribes (47e), opposées en soirée.
(L.Garnier--LPdF)