Ligue 1: Lyon, l'ombre d'un doute
Puni à Rennes (3-0) en ouverture du championnat, Lyon, qui reçoit Monaco samedi (17h00) au Groupama Stadium pour la 2e journée de Ligue 1, continue à construire son effectif pour s'épargner les frayeurs de la saison passée et ses débuts cauchemardesques.
"On ne veut surtout pas revivre ce que l'on a vécu l'année dernière", reconnaît le défenseur Clinton Mata en référence au début de saison 2023-24 catastrophique, quand l'OL accumulait les défaites et stagnait à la dernière place de la L1.
Contraint dans son recrutement par la DNCG, Lyon s'était ensuite retrouvé à lutter pour ne pas être relégué en Ligue 2 jusqu'à la fin de l'hiver avant d'arracher une flatteuse 6e place au printemps grâce à un mercato hivernal très actif et un peu de réussite.
Mais l'objectif affiché cette saison de retrouver la Ligue des Champions pourrait se heurter à un effectif peut-être surestimé, même si la fin du mercato peut permettre de le rééquilibrer et le renforcer, au milieu notamment.
Toutefois, les supporters s'interrogent sur le niveau de certaines recrues, qui ne paraît pas correspondre aux sommes engagées. Le défenseur Moussa Niakhaté, le milieu Orel Mangala ou l'attaquant Ernest Nuamah, notamment, ont été transférés à Lyon pour une somme globale de 95 millions d'euros...
Les deux premiers sont les plus grosses transactions de l'histoire de l'OL avec 31,9 M EUR et 35,1 M EUR au bénéfice du même club anglais: Nottingham Forest.
Au rayon des sorties, le club doit régler la situation du gardien Anthony Lopes. Désormais devancé désormais dans la hiérarchie par le Brésilien Lucas Perri, recruté par le président-propriétaire, John Textor, il ne veut pas renoncer à la dernière année de son contrat à 350.000 euros mensuels.
Le transfert du milieu Maxence Caqueret, une valeur sûre, reste espéré pour 20 M EUR environ.
- Quel avenir pour le loft ? -
Les indésirables s'entraînent à part comme Rayan Cherki, au sujet duquel une cession est espérée pour 15 M EUR: mais le milieu offensif refuse d'aller à Fulham en dépit d'un accord entre l'OL et le club londonien.
Dans ce "loft", on trouve aussi le défenseur croate Dejan Lovren (34 ans), le milieu ivoirien Paul Akouokou ou encore l'attaquant suédois Amine Sarr acquis pour 11 M EUR à Hereenveen (Pays-Bas) en janvier 2023. Trop chers, pas assez performants.
L'urgence économique d'équilibrer les comptes du club pourrait primer sur la pertinence sportive: l'OL a ainsi cédé jeudi à Strasbourg pour 10 M EUR le défenseur central Mamadou Sarr (19 ans), un élément prometteur sur lequel Lyon semblait compter dans la rotation cette saison et pour l'avenir.
Loin des 100 M EUR espérés, les cessions de contrat ne se montent encore qu'à 34,25 M EUR pour 134,29 M EUR de dépenses.
Pierre Sage devra s'accommoder de ces impératifs financiers, au moins jusqu'en janvier.
"Ces deux logiques, sportive et économique, sont liées. Vous savez quels sont les besoins en termes de ventes. Il faudra qu'on soit un peu patients pour livrer une analyse et avoir la lecture complète du mercato", tente de rassurer l'entraîneur lyonnais.
"En janvier, il y avait eu beaucoup de départs au début du mercato et les arrivées avaient été tardives. Au final, c'était équilibré", rappelle-t-il.
"Nous ne sommes ni propriétaires, ni directeur sportif. Notre rôle c'est entraîner une équipe. Celle dont on hérite au départ doit être valorisée tout au long des entraînements et de la compétition", poursuit-il, assurant "comprendre le mécanisme des sorties" et être "solidaire des décisions".
(A.Laurent--LPdF)