Coupe d'Europe: Toulouse, La Rochelle, Racing 92, la preuve par trois du Top 14
Tiercé gagnant. Pour la deuxième année consécutive, trois clubs français, Toulouse, La Rochelle et le Racing 92, représenteront le Top 14 en demi-finales de la Coupe d'Europe avec les Irlandais du Leinster comme concurrents.
Depuis la saison 2014/2015, le championnat de France a même placé quatorze représentants dans le dernier carré (sur 32 places). Cette année, il s'agit du cinquième triplé hexagonal après 1998 (Toulouse, Brive, Pau), 1999 (Stade français, Perpignan, Colomiers), 2005 (Biarritz, Stade français, Toulouse) et 2021 (Toulouse, La Rochelle, Bordeaux-Bègles).
Néanmoins, avoir trois clubs en demies n'est pas forcément une garantie: Toulouse est le seul à s'être imposé (2005 et 2021) en ces cinq occasions.
Bonne nouvelle pour le Top 14, le club le plus titré de la compétition, avec cinq étoiles sur son maillot, est encore en course.
Après avoir dominé l'Ulster en huitièmes puis le Munster en quarts, Toulouse poursuit sa balade irlandaise face à l'ogre du Leinster, sa myriade d'internationaux et ses quatre titres continentaux, à Dublin.
L'autre demie, délocalisée à Lens, verra un choc franco-français entre le Racing 92 et La Rochelle. Il y aura donc un club issu du Top 14 en finale, confirmant la bonne passe actuelle du rugby français, après le Grand Chelem réalisé par les Bleus lors du Tournoi des six nations.
- "De bonnes équipes" -
"Ce sont de bonnes équipes, n'est-ce pas ? De vraiment bonnes équipes. Dans le passé, de manière un peu trop stéréotypée, les Français s'appuyaient un peu trop sur leurs talents individuels ou les exploits personnels. C'était des équipes un peu trop joueuses et c'en était même devenu une blague dans le championnat anglais", a expliqué à l'AFP Alex Sanderson, directeur du rugby de Sale, stoppé en quarts par La Rochelle (45-21) la saison dernière puis par le Racing 92 (41-22) cette année.
"Maintenant, ce sont des équipes bien entraînées, bien préparées, bien coachées... leurs infrastructures sont au top. Et tout ça se ressent dans leurs performances", a encore justifié l'Anglais.
Dans la presse anglaise, on pointe la différence de plafond salarial entre la Premiership (7,4 millions d'euros cette année) et le Top 14 (11 millions) pour expliquer la nouvelle sortie de route britannique.
"Cette différence a toujours existé entre les clubs français et les clubs anglais. Quand Toulon avait un salary cap (plafond salarial) de 20 milllions, les Anglais n'avaient que 5 ou 6 millions et parvenaient quand même à gagner", a encore expliqué Sanderson.
"Vous pouvez compenser cette différence avec de bonnes infrastructures, avec des entraînements précis et une vraie culture. Vous pouvez combler le fossé grâce au talent, à la cohésion et à un bon encadrement", a-t-il poursuivi.
- Centres de formation -
Car l'argent ne fait pas tout, même s'il aide à attirer les meilleurs joueurs de la planète.
"En Angleterre, ils ont deux marquee players (joueur exclu du calcul du plafond salarial, NDLR). Le nombre de joueurs et la qualité du recrutement en France aide beaucoup", a tempéré l'ouvreur écossais du Racing 92 Finn Russell.
"Les centres de formation sont hyper importants ici. Ailleurs aussi mais, au Racing 92, on a pas mal de jeunes en équipe première passés par l'académie. Ce n'est pas qu'une question d'argent mais d'entraînement, de recrutement, de développement...", a assuré Russell.
La compétitivité aussi, la Premiership anglaise ayant récemment décidé de bloquer les relégations jusqu'à la fin de la saison 2023-2024. Une décision justifiée par la nécessité d'aider les clubs à se péréniser financièrement.
"En Top 14, il y a du flair, des stratégies... aucun match n'est facile. Il faut toujours être au max. Cette saison, on a perdu contre Biarritz et Perpignan (14e et 13e, NDLR). Ca démontre que chaque match est énorme (...) Ici, on se bat tous les week-ends, pour rester en Top 14, pour une place en Coupe d'Europe... Le niveau est incroyable", a encore assuré Russell. Cocorico !
(F.Bonnet--LPdF)