Basket/Elite: l'ogre Monaco a encore plus faim
L'AS Monaco, mastodonte du basket français, attaque vendredi la saison d'Elite avec l'objectif d'enfin rafler tous les trophées en jeu, dont un troisième titre de champion de France de suite que la concurrence aura bien du mal à lui contester.
+ Seule sur son Rocher ?
Sacrée pour la première fois en 2023 avant de conserver sa couronne en juin, la "Roca Team" entend rester tout en haut du Rocher et ainsi imiter l'Asvel (1955-1957, 2019-2022) et Limoges (1983-1985 puis 1988-1990), les seuls autres clubs à avoir réalisé le triplé après-guerre.
Elle a toutes les cartes en main pour survoler de nouveau la saison comme ces deux dernières saisons, forte d'un effectif extraordinaire qui a cependant un peu plus évolué qu'à l'été 2023. Elle a ainsi perdu son capitaine Yakuba Ouattara (parti à Paris) et trois autres hommes de base, les Américains Jordan Loyd, John Brown III et Donta Hall, néanmoins remplacés par du beau linge, l'arrière turc Furkan Korkmaz venu de NBA (361 matches avec Philadelphie) et le duo grec composé de Nick Calathes et Georgios Pagagiannis, recruté à Fenerbahçe.
Calathès retrouvera aussi la star Mike James côtoyée au Panathinaïkos, une doublette qui aura comme suppléant l'un des héros des Jeux olympiques côté français, Matthew Strazel. Le jeune meneur a encore faim: "On a raté des choses l'année dernière en Europe et sur la scène française, on a à coeur d'aller chercher ce qu'on n'a pas réussi à aller chercher la saison passée." Soit, outre le Final Four de l'Euroligue, la Leaders Cup et la Coupe de France, abandonnée l'an passé.
+ Une concurrence affaiblie ?
Deux compétitions dont le format ne donnent pas le droit à l'erreur, à l'inverse du championnat, où l'ASM semble sans rival. Vice-champion de France en titre après une saison exceptionnelle, où il a remporté ses deux premiers trophées (Leaders Cup et Eurocoupe) et établi le record de victoires d'affilée toutes compétitions confondues (25) pour un club français, Paris a perdu gros avec le départ de son entraîneur Tuomas Iisalo. Le Finlandais est parti à Memphis et a été remplacé par l'ancien international brésilien Thiago Splitter, venu également de NBA mais sans aucune expérience d'entraîneur principal (assistant à Houston).
"On ne repart pas de zéro. Le coach est venu avec l'envie de garder la même identité, la même volonté de jouer que l'année dernière" affirme Nadir Hifi. Outre de savoir comment prendra la mayonnaise Splitter, l'enjeu pour Paris sera de gérer de front le championnat et une première saison d'Euroligue (34 matches de saison régulière).
Abonnée au fond du classement de la C1 ces deux dernières saisons, l'Asvel aborde elle la nouvelle saison avec un budget annoncé en baisse par son président Tony Parker, et une nouvelle fois quelques interrogations, autour du retour de Théo Maledon après quatre saisons en NBA et de l'arrivée d'Américains découvrant l'Europe (Shaquille Harrisson, Admiral Schofield) ou ayant peu joué la saison dernière (Tarik Black).
Dernier membre du quatuor de tête la saison passée, Bourg-en-Bresse entend enfin garnir son palmarès après avoir réussi à conserver son entraîneur, Frédéric Fauthoux, courtisé par l'Asvel. Grand favori pour devenir le nouveau sélectionneur des Bleus, il devra le cas échéant parvenir à coiffer avec succès les deux casquettes.
+ Traoré et un championnat resserré
Autres intérêts de la saison qui s'ouvre, les performances de Nanterre orphelin pour la première fois de Pascal Donnadieu (devenu son directeur sportif) et celles du grand espoir français Nolan Traoré: après avoir crevé l'écran pour ses débuts professionnels en fin de saison dernière, le meneur de 18 ans est resté à Saint-Quentin afin de préparer au mieux la prochaine draft NBA, où il est annoncé parmi les premiers choix. Dans les pas de Victor Wembanyama et Zaccharie Risacher, N.1 des deux dernières éditions ?
D'autres jeunes français prometteurs (Melvin Ajinça à l'Asvel, Noah Penda au Mans, Zacharie Perrin à Nancy) seront à suivre au cours de ce championnat au ventre probablement inexistant, avec le passage à 16 clubs (18 la saison passée) et l'instauration d'un "play-in" pour les clubs classés de la 7e à la 10e place.
(M.LaRue--LPdF)