Tennis: Bercy est une fête
Festival bleu-blanc-rouge pour la dernière à Bercy: au moins quatre joueurs français, dont les N.1 et N.2 Ugo Humbert et Arthur Fils, sont au rendez-vous des huitièmes de finale du Masters 1000 de Paris.
Il y a un an, le tennis tricolore connaissait son plus mauvais bilan historique dans la salle parisienne: un seul représentant au deuxième tour (Humbert) et aucun au tour suivant.
Douze mois plus tard, avant de déménager à La Défense Arena de Nanterre à partir de 2025, c'est l'abondance: ils sont déjà quatre à s'être fait une place en huitièmes de finale. Soit le deuxième meilleur total des presque quatre décennies d'histoire du tournoi à ce stade de la compétition. Plus vu depuis 2016.
A Richard Gasquet, Jo-Wilfried Tsonga, Gilles Simon et Lucas Pouille, succèdent Humbert, Fils, Adrian Mannarino (58e) et Arthur Rinderknech (60e) pour l'instant.
Et ils peuvent encore rêver d'être cinq, puisque Arthur Cazaux, repêché après le forfait du N.1 mondial Jannik Sinner, joue en fin de soirée.
"C'est encourageant, c'est top pour le tennis français de retrouver de bons joueurs en milieu de semaine, ça n'arrivait plus ces derniers temps", commente Mannarino, le seul trentenaire du quatuor.
Si Cazaux se qualifie, il permettra au tennis français d'égaler son record de représentants en huitièmes de finale à Bercy, établi il y a quinze ans.
Cette nette embellie témoigne du frémissement naissant -- et tant attendu -- dans le tennis tricolore.
- Humbert va défier Alcaraz -
"Bien sûr qu'on a beaucoup entendu dire : +Il n'y a plus de Français en deuxième semaine en Grand Chelem, il n'y a pas de Français par-ci, pas de Français par-là+. Mais plus ça avance, plus il y a une nouvelle génération qui arrive, et c'est de mieux en mieux", estime Fils.
"Il faut continuer comme ça, le tennis français va très bien et ça va aller de mieux en mieux," affirme-t-il.
A vingt ans, lui vient de rejoindre Humbert, le N.1 français, dans le top 20 au bout de sa première saison complète dans la cour des grands ponctuée par deux trophées en ATP 500, à Hambourg et Tokyo.
Agé d'un an de plus, Giovanni Mpetshi Perricard, le double mètre au service époustouflant, a certes connu une fin de série mercredi, stoppé par le Russe Karen Khachanov (21e) 6-7 (12/14), 6-1, 6-4. Mais il vient de grimper aux portes du top 30 après avoir été sacré à Bâle dimanche.
C'est le mieux classé du lot, Humbert, 18e mondial, qui s'est montré le plus expéditif : il a éjecté en 59 minutes chrono l'Américain Marcos Giron (49e) 6-3, 6-2 pour s'offrir un duel de gala avec le N.2 mondial Carlos Alcaraz au tour suivant.
Mais il n'a pas apprécié d'être programmé sur le petit et suranné court N.1 de Bercy - au contraire de Fils ou GMP.
- "C'est le zoo" -
"Je méritais mieux que ça, je suis N.1 français, je méritais aussi de jouer sur le Central. C'est mon tournoi préféré. J'étais forcément déçu, et aussi un peu surpris. Je suis quelqu'un de gentil, du coup parfois on l'utilise un peu contre moi", a regretté le gaucher de 26 ans.
"Mais je suis très content d'avoir gagné pour mériter mon match contre Alcaraz sur le Central", a ajouté Humbert.
Presque en même temps sur le court principal, Fils a maîtrisé avec autorité l'Allemand Jan-Lennard Struff (42e), 6-3, 6-4 en à peine plus d'1h30. Son dernier jeu de service, gagné blanc et conclu sur un ace, a été à l'image de son match très solide.
A la clé: son premier huitième de finale en Masters 1000, à domicile en prime, et peut-être face au N.3 mondial Alexander Zverev, opposé en soirée au Néerlandais Tallon Griekspoor (39e).
"C'est le meilleur tournoi au monde pour un Français, c'est le zoo dès qu'on vient, ça fait vraiment plaisir", a remercié le jeune Francilien.
Avant eux, Rinderknech, bénéficiaire d'une invitation et futur adversaire du N.9 mondial Grigor Dimitrov, avait été le premier du quatuor à se qualifier en deux jeux décisifs, aux dépens de l'Américain Alex Michelsen (44e).
Mannarino l'a complété en renversant 6-3, 2-6, 6-4 le Belge Zizou Bergs (65e).
"Arthur Fils et Ugo Humbert ont un super niveau de jeu depuis quelques mois. C'est presque logique qu'ils soient à ce stade-là, considère-t-il. Pour des joueurs comme Arthur Rinderknech et moi, c'est une bonne surprise".
Daniil Medvedev, N.5 mondial, est lui venu grossir les rangs des membres du top 10 tombés d'entrée à Bercy, comme Andrey Rublev (7e) et Casper Ruud (8e) la veille.
(H.Leroy--LPdF)