Tour d'Italie: Dainese bat le gotha du sprint et ouvre le compteur italien
Première victoire italienne sur le Giro 2022: Alberto Dainese a battu les autres sprinteurs dans la 11e étape conduite à grande vitesse, mercredi, sous la chaleur de Reggio Emilia (nord-est).
Romain Bardet, son leader de l'équipe DSM qui a travaillé pour lui dans le final, l'a soulevé de terre pour le féliciter à l'arrivée. "Cela va le débloquer dans la tête, il sera l'un des plus rapides", a prédit le Français à propos du jeune Italien (24 ans), qui participe à son premier Giro.
Dainese, qui a profité à plein de l'aspiration pour déborder ses adversaires, a battu du beau monde. Le Colombien Fernando Gaviria - flashé à 74,6 km/h !- a pris la deuxième place, devant l'Italien Simone Consonni, le Français Arnaud Démare et l'Australien Caleb Ewan, cinquième.
Dainese a inscrit aussi à son tableau de chasse le Britannique Mark Cavendish, 6e de cette étape bouclée à plus de 47 km/h de moyenne. Le parcours, soit 203 km entièrement plats de la Romagne à l'Emilie, et le vent le plus souvent favorable ont contribué à une allure rapide. D'autant que la tentative dans la dernière heure du Belge Dries De Bondt, rejoint à seulement 1300 mètres de la ligne, a maintenu le peloton sous pression.
"Ce matin, notre plan était de sprinter avec Cees Bol (l'autre sprinteur de l'équipe DSM) mais ça n'a pas fonctionné comme ça", a expliqué Dainese, très ému après l'arrivée. Sur le podium, l'Italien a eu droit à la traditionnelle bouteille géante de Prosecco, comme ses prédécesseurs.
- Pas de bouchon pour le Prosecco -
Mais, changement notable, le magnum avait été débouché par précaution pour éviter la mésaventure survenue la veille à Biniam Girmay, blessé à l'oeil gauche par le bouchon de sa bouteille de vainqueur.
Le malheureux Erythréen, premier coureur noir africain à gagner une étape d'un grand tour, a dû abandonner le Giro mercredi matin. "Les examens ont révélé des lésions à l'oeil gauche qui nécessitent la plus grande précaution et du repos", a précisé l'équipe belge qui entend protéger sa pépite de 22 ans, vainqueur fin mars de Gand-Wevelgem.
En cours d'étape, l'Equatorien Richard Carapaz a empoché trois secondes de bonification dans un sprint intermédiaire pour accéder à la deuxième place du classement, à égalité de temps avec le Portugais Joao Almeida et à 12 secondes de l'Espagnol Juan Pedro Lopez.
"J'ai vu Carapaz gagner du temps dans un sprint intermédiaire mais je ne suis pas aussi rapide que lui. Il n'y avait rien que je puisse faire", a commenté Lopez, en tête du Giro depuis la 4e étape. "De toute façon, je suis très content de garder le maillot rose au moins une journée de plus".
Jeudi, la 12e étape, la plus longue du Giro, traverse la chaîne des Appennins, de Parme à Gênes sur 204 kilomètres. Le parcours comporte trois montées répertoriées favorables aux baroudeurs malgré les 30 derniers kilomètres relativement plats et un court passage sur l'autoroute à l'entrée de Gênes où l'arrivée sera jugée en léger faux-plat montant.
(A.Monet--LPdF)