F1: le Français Isack Hadjar rejoint Pierre Gasly et Esteban Ocon dans le grand bain
Un troisième Français débarque en Formule 1 ! Isack Hadjar (20 ans) va découvrir la catégorie reine du sport automobile au printemps prochain après avoir été engagé par l'écurie Racing Bulls, qui a annoncé la nouvelle vendredi dans un communiqué.
La Parisien, vice-champion de Formule 2 cette saison avec l'écurie Campos malgré de nombreux soucis mécaniques, a réussi à persuader l'équipe italienne, petite soeur de Red Bull, de lui faire confiance pour succéder au Néo-Zélandais Liam Lawson.
Ce dernier a en effet été promu dans l'écurie autrichienne au côté du quadruple champion du monde en titre néerlandais Max Verstappen après l'éviction du Mexicain Sergio Pérez, écarté en raison de résultats médiocres.
"C'est énorme pour moi, pour ma famille et pour tous ceux qui ont cru en moi depuis le début", s'est réjoui Hadjar, cité dans le communiqué de sa nouvelle équipe.
"Le parcours qui m'a mené du karting à la monoplace, puis aujourd'hui à la Formule 1, est le moment pour lequel j'ai travaillé toute ma vie, c'est un rêve", a-t-il souligné.
Hadjar deviendra ainsi 72e pilote français à courir en Formule 1 et le troisième de la grille actuelle avec Esteban Ocon (Haas) et Pierre Gasly (Alpine). C'est la première fois depuis 2018 qu'un "rookie" tricolore sera sur la ligne de départ d'une saison.
- "Le petit Prost" -
Surnommé "le petit Prost" par l'influent conseiller autrichien de Red Bull Helmut Marko, par ailleurs responsable de la filière des jeunes pilotes de l'écurie autrichienne, le Tricolore a montré de belles choses cette saison, remportant notamment quatre courses et décrochant huit podiums en Formule 2.
"En fait j'analyse énormément quand je roule, j'utilise ma tête. C'est vraiment mon univers, c'est mon domaine et je le maîtrise donc je me permets de réfléchir à des choses qui ne me perturbent pas", avait expliqué Hadjar à l'AFP début décembre.
Une description qui le rapproche justement d'Alain Prost, surnommé "Le Professeur" en raison de son approche intellectuelle des courses. Mais le chemin est encore long pour suivre les traces du quadruple champion du monde français de Formule 1.
D'autant que Hadjar va devoir apprendre à canaliser son énergie mais surtout sa frustration, qu'il laisse parfois apparaître à la radio. Même s'il parle fort plus qu'il ne s'énerve, ses interventions sont parfois considérées comme des saillies verbales qui seront moins facilement tolérées en F1, où il sera beaucoup plus exposé qu'en F2.
"Ses parents et sa soeur sont très intelligents, donc lui aussi devrait utiliser un peu plus sa tête parfois, c'est l'un de ses points faibles. Il doit être plus patient et moins impulsif. Il a beaucoup de tempérament, est trop capricieux parfois, a estimé Helmut Marko auprès de l'AFP début décembre.
- "J'ai le niveau" -
"Mais il a fait beaucoup de progrès dans ce domaine. C'est l'un de nos jeunes pilotes les plus prometteurs et rapides. Et il sait aussi très bien gérer ses pneus, ce qui est très important aujourd'hui. Il a perdu plus de 80 points cette saison en raison de problèmes mécaniques, mais il s'est accroché jusqu'à la dernière course, ce qui prouve sa force mentale", a ajouté le vétéran autrichien.
Hadjar, qui s'est montré plutôt rapide lorsqu'il a piloté les monoplaces Red Bull durant plusieurs séances d'essais libres ou lors du test de fin de saison à Abou Dhabi la semaine dernière, où il a devancé son futur équipier nippon Yuki Tsunoda, va désormais devoir confirmer sur la durée qu'il a les qualités pour évoluer en Formule 1, ce dont il ne doute pas.
"J'ai prouvé ce que je devais prouver en F2 et j'ai le niveau pour piloter en F1. Mais je ne veux pas aller en F1 pour faire de la figuration. Je ne veux pas être là pour être là et végéter, cela n'a pas d'intérêt. Je veux être là pour me battre, pour décrocher la victoire", a-t-il affirmé à l'AFP début décembre.
Confiant, Hadjar n'aura pas le droit à l'erreur dans la galaxie Red Bull, qui n'hésite pas à écarter ses pilotes en cours de saison s'ils ne sont pas performants. Ce qui ne l'effraie pas: "Je suis prêt pour la F1" conclut-il.
(V.Castillon--LPdF)