Challenge européen: Lyon-Toulon, la tête dans les étoiles
Marquer l'histoire d'un côté, ouvrir son palmarès européen de l'autre: Toulon et Lyon se croisent, vendredi à Marseille, pour un choc 100% hexagonal en finale du Challenge européen.
Cette finale entièrement "made in Top 14" n'est pas une première: le Challenge européen a déjà connu un tel scénario en 1997 (Bourgoin-Jallieu - Castres), 1998 (Colomiers - Agen), 1999 (Montferrand - Bourgoin-Jallieu), 2000 (Pau - Castres), puis en 2012 (Biarritz - Toulon) et 2019 (Clermont - La Rochelle).
Ce septième "derby" voit donc une opposition entre un habitué jamais sacré et un petit nouveau ambitieux. La "petite" Coupe d'Europe de rugby connaîtra un vainqueur inédit, le RCT et ses trois "grandes" Champions Cup (2013, 2014, 2015) ou le Lou, novice à ce niveau.
En cas de succès, les Varois, finalistes malheureux de la compétition en 2010, 2012 et 2020, peuvent rejoindre les Anglais de Bath (Challenge 2008, Coupe d'Europe 1998), des Wasps (Challenge 2003, Coupe d'Europe 2004, 2007) et de Northampton (Challenge 2009, 2014, Coupe d'Europe 2000) ou les Irlandais du Leinster (Challenge 2013, Coupe d'Europe 2009, 2011, 2012, 2018) parmi les rares équipes à avoir remporté les deux compétitions continentales. Le RCT serait le premier club français à réaliser un tel exploit.
Les Lyonnais, eux, vont disputer la première finale européenne de leur histoire et "tout le monde est très excité à l'idée d'être à vendredi soir, il faut profiter de tous ces moments", confie ainsi le flanker international Dylan Cretin.
Le flanker lyonnais Dylan Cretin tente d'échapper au plaquage du pilier montpelliérain Enzo Forletta, lors du match de la 19e journée du Top 14, le 23 janvier 2021 au GGL Stadium
"On va essayer de se laisser porter jusqu'au coup d'envoi. Ce qui est certain, c'est qu'on se présentera sur le terrain sans ressentir plus de pression que ça, hormis celle de montrer notre meilleur visage", a expliqué Dylan Cretin.
- Le Top 14 dans un coin de la tête -
"Quand l'odeur de la finale sera proche, on aura de plus en plus envie. Depuis le début de la saison, la Challenge Cup est un de nos objectifs. On est à 80 minutes de remporter un trophée et il n'est jamais trop tôt pour ça", a-t-il ajouté.
Du côté du RCT, le temps est à la concentration. Le futur club de Pierre Mignoni, actuel entraîneur de Lyon, court après cette nouvelle étoile européenne tout en restant en course en championnat.
Un beau revirement de situation pour le club de la Rade, enfoncé dans les tréfonds du classement de Top 14 jusqu'à fin mars. Depuis, le RCT semble quasi-intouchable, avec une seule défaite (20-17 contre Biarritz) en dix matches.
"Je n'ai jamais vécu ça, un tel enchaînement. La presse en parle beaucoup. Nous, on en est conscients mais on ne se pose pas de questions. On doit juste bien récupérer, profiter d'être ensemble pour aller gagner nos derniers matches. Je ne sais pas où ça nous mènera mais on va rester là-dessus", s'est étonné le manager toulonnais Franck Azéma.
Lyon (8e, 63 pts) et Toulon (7e, 64 pts) peuvent toujours croire à une qualification pour la phase finale du Top 14, pour une fin de saison en apothéose.
(H.Leroy--LPdF)