JO-2022/Patinage: fin des auditions du TAS dans l'affaire Valieva, décision attendue lundi
Les auditions devant permettre au Tribunal arbitral du sport (TAS) de décider si la patineuse russe Kamila Valieva, contrôlée positive à une substance interdite, pourra participer à l'épreuve féminine des JO-2022 mardi, se sont terminées lundi à 2 heures locales (18h00 GMT dimanche), a annoncé le TAS dans un communiqué.
Après les délibérations, une décision devrait être annoncée vers 14 heures locales (6h00 GMT lundi), selon la même source.
Quelques heures avant le début de cette audience cruciale, Valieva, 15 ans seulement, dont tous les gestes sont désormais épiés, et qui jusque là avait traversé sans mot dire la zone mixte où l'attendaient les journalistes après chaque entrainement, avait salué la presse d'un retentissant "bonjour" collectif avec des membres de l'encadrement russe. Vendredi, la jeune prodige s'était caché le visage derrière son pull en voyant la presse qui l'attendait.
Sur la glace de la patinoire olympique, le championne d'Europe, vêtue d'un haut vert foncé et d'un bas noir, est apparue calme et concentrée, pour patiner son programme court dans son intégralité, à l'exception d'un saut.
A la mi-journée encore, elle a rechaussé ses patins, sur la patinoire d'entraînement cette fois.
Le calme avant la tempête ? Ce dimanche est une journée décisive dans la jeune carrière de l'ado russe, grande favorite de l'épreuve individuelle femmes à Pékin.
- Visio-conférence -
La chambre ad hoc du TAS avait commencé à auditionner à 20h34 locales (13h34 françaises) en visio-conférence les différentes parties de l'affaire Valieva, en premier lieu l'agence russe antidopage (Rusada) qui a décidé de lever sa suspension provisoire à la suite de l'appel interjeté par la patineuse plus tôt dans la semaine.
Le TAS a précisé à l'AFP que Valieva était finalement l'une des parties de cette procédure et qu'à ce titre elle était libre de participer à l'audience.
Une fois la décision annoncée, il restera alors à la jeune fille un peu plus de 24 heures pour préparer le programme court prévu dans la soirée de mardi à Pékin, si le TAS rejette l'appel des instances sportives, Comité international olympique (CIO) en tête, et l'autorise à poursuivre ses JO.
Dans le cas contraire, si le TAS devait donner raison au CIO, Valieva n'aura plus le droit de patiner sur la glace olympique.
"Nous voulons que cette affaire soit réglée le plus rapidement possible (...) mais, comme dans tout système de justice, il y a une procédure à respecter", a simplement rappelé le porte-parole du CIO Mark Adams lors du point presse quotidien de l'instance olympique à Pékin.
- "Dimension humaine" -
"Il faut se souvenir qu'il y a une dimension humaine dans (cette affaire) avec une personne âgée de 15 ans", a de son côté souligné Christophe Dubi, le directeur exécutif des JO.
Quelle que soit la décision du TAS, Valieva restera sous le feu des projecteurs, tandis que le mouvement olympique pourrait connaître une nouvelle crise grave.
L'affaire a débuté en début de semaine lorsque le CIO a annoncé que la cérémonie de remise des médailles pour l'épreuve par équipes, remportée lundi par la Russie sous pavillon neutre avec l'adolescente comme atout maître, était reportée pour des raisons "juridiques".
La presse russe a rapidement évoqué un contrôle antidopage positif de Valieva mais il a fallu attendre un communiqué vendredi de l'ITA, instance responsable du programme antidopage des Jeux, pour en avoir la confirmation.
La patineuse a été contrôlée le 25 décembre lors des Championnats de Russie à Saint-Pétersbourg par l'agence antidopage russe, qui n'a reçu le résultat positif à la trimétazidine, utilisée pour soigner les angines de poitrine, que mardi.
Rusada a aussitôt suspendu provisoirement la patineuse, qui a fait appel dès le lendemain et obtenu le jour même la levée de sa suspension pour des raisons encore mystérieuses, ce qui lui permet de continuer à participer aux Jeux. Pour l'instant.
(E.Beaufort--LPdF)