La Nasa va s'exprimer sur son programme lunaire Artémis, des retards attendus
La Nasa doit tenir mardi une conférence de presse sur son programme de retour sur la Lune Artémis, dont il est largement attendu qu'il subira des retards par rapport au calendrier annoncé jusqu'ici.
Le programme Artémis a pour but d'établir une présence durable sur la Lune, afin de préparer le voyage d'un premier équipage vers Mars.
Ce programme a été inauguré en 2022 avec la mission Artémis 1, qui a fait voler avec succès le vaisseau Orion autour de la Lune, afin de le tester sans équipage.
La mission Artémis 2, pour le moment prévue fin 2024, doit elle envoyer quatre astronautes autour de la Lune dans la même capsule, toujours sans y atterrir.
Selon CNN, citant des sources anonymes, la Nasa devrait annoncer mardi un report de "plusieurs mois" de cette mission.
Un rapport du bureau de l'inspecteur général de la Nasa publié en novembre pointait du doigt plusieurs problèmes devant être pris en compte avant Artémis 2.
D'abord, durant Artémis 1, le bouclier thermique protégeant la capsule Orion lors de son retour dans l'atmosphère terrestre avait été altéré "d'une façon inattendue", selon le rapport. De plus, la plateforme utilisée pour transporter l'immense fusée SLS avait "subi davantage de dommages que prévu".
Artémis 3 sera ensuite la première mission à déposer des astronautes sur la surface lunaire depuis la fin du programme Apollo, en 1972.
Cette mission est officiellement prévue fin 2025, un calendrier dont il est largement considéré qu'il ne sera pas tenu.
Deux composantes essentielles ne sont en effet pas encore prêtes: d'abord un alunisseur, commandé à la compagnie spatiale SpaceX, et des combinaisons spatiales adaptées à l'environnement lunaire, dont le développement a été confié à Axiom Space et Collins Aerospace.
L'alunisseur de SpaceX sera une version modifiée du vaisseau Starship, actuellement en cours de développement par l'entreprise du milliardaire Elon Musk.
Or les deux premiers vols de Starship, monté sur son propulseur Super Heavy, se sont soldés en 2023 par des explosions. Pour atteindre la Lune, Starship devra par ailleurs être ravitaillé en carburant en vol -- une opération risquée et pas encore testée.
De plus, pour étudier la surface lunaire afin de préparer ces missions habitées, la Nasa a passé contrat avec d'autres entreprises afin d'y acheminer du matériel scientifique -- un programme nommé CLPS.
La première de ces missions, menée par la start-up Astrobotic, est toutefois compromise après avoir rencontré une grave anomalie en vol, peu après son décollage lundi.
(A.Monet--LPdF)